Cinq exemplaires du tableau ont étés réalisés par le peintre avec de menues variations (essentiellement dans les couleurs). Conçu comme un portrait de propagande, il a été reproduit en grand nombre sur toutes sortes de supports dès le début du 19e siècle. Jacques-Louis David s'est sans doute inspiré de portraits équestres de l'antiquité; le mouvement créé par la position cabrée du cheval et la main tendue de Bonaparte est rempforcé par les diagonales de la scène. Le portrait est héroïque plus que réaliste et véhiculera l'image d'un Napoléon à la conquête de l'Europe.
La reproduction est la seconde version, l'une des trois commandées au peintre par Bonaparte; elle se trouvait au château de Saint-Cloud à la fin de l'Empire. Enlevée comme prise de guerre en 1815 par les soldats prussiens, elle est offerte à Frédéric-Guillaume III et fait partie des collections du château de Charlottenbourg.
Dans le détournement réalisé par Banksy, la cape rouge de Bonaparte se transforme en hijab qui va provoquer sa chute: la signification de l'image est inversée (la scène évoque aussi le tableau Les Amants de Magritte de 1928 dont les visages sont enveloppés d'un drap). Falco transforme le cheval en scooter, le sens principal de l'image est conservé: Uber par à la conquête des villes, comme Bonaparte à la conquête de l'Europe, mais l'image marque par son incongruité historique.
Bibliographie
Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard. Lumni.
Charlotte Guichard. 2018. Banksy revisite Bonaparte et la notion de pouvoir. Le Monde.
Charlotte Guichard. 2018. Banksy revisite Bonaparte et la notion de pouvoir. Le Monde.