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Dossiers photographiques

Même s'il n'était pas rare, pour les anglais, de trekker au Ladakh, le "petit Tibet" ne s'est ouvert au tourisme moderne qu'en 1974. Depuis cette époque, l'économie locale s'est trouvée fortement bouleversée; aujourd'hui, si les familles continuent de cultiver leur terre (à Leh, il n'en reste plus beaucoup), les revenus de l'agriculture sont désormais négigeables par rapport aux entrées d'argent que représentent la forte présence de l'armée indienne et le tourisme.

En hiver le pays retrouve une certaine sérénité. La vie ralentit; avec le nouvel an tibétain, les festivals se multiplient dans les monastères comme le Guru Tse-chu de Stok et Matho Nagrang ; puis les moines prennent les chemins pour visiter les villages et y diriger des pujas.

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Cette jeune fille assiste aux cérémonies de la fête de l'indépendance à Leh; néanmoins, en 1981, le perak est porté en permanence par les toutes les femmes, même très jeunes (et pas seulement lors des fêtes), © Michel Racine.

Les treks 

Trek de Sham (ou du bas Ladakh) 
Classé dans les "petits treks faciles", le trek de Sham est loin d'être à dédaigner: empruntant l'ancienne route des caravanes, il va de village en village, de monastère en monastère; l'itinéraire est plus ou moins parallèle à la route principale de Leh et on n'en est jamais à plus de trois heures de marche sur sentier, ce qui permet de commencer ou de s'arrêter ou on veut. Comme presque tous les villages sont eux aussi reliés à la route principale par des routes secondaires perpendiculaires, un accompagnement par un véhicule transportant les bagages est possible. L'itinéraire lui-même se prête à de nombreuses variantes.

Enfin c'est une des régions himalayennes où les habitants, aidés par différentes associations dont l'UNESCO, ont développé un réseau de logements chez l'habitant (consultez le site Himalayan Homestays); l'hébergement n'est pas luxueux, mais vous aurez un maximum d'échanges avec les ladakhis et vous soutiendrez directement l'économie locale. La combinaison de ce type d'hébergement et de la "faible" altitude (tout est relatif, nous sommes au Ladakh) permet de faire ce trek hors saison (de février à juin) ou plus tard en septembre - octobre. C'est même ce que l'on peut conseiller: il n'y a presque plus personne sur les sentiers, aucune difficulté à trouver une chambre et la soirée se passe bien au chaud dans la grande cuisine familiale. Je garde un excellent souvenir de ce trek réalisé en mars 2011 et j'y ai même vu le Léopard des neiges!

Jour 1 (6 à 7 h): Nimmu (3 285 m) > Nye, village très étendu dont on ne verra que le bas > Likir (3 520 m).
Variante en deux jours par Basgo: Nimmu > Basgo (4 à 5 h), puis Basgo > Likir (4 h). Basgo étant quasiment sur la route principale, il est aussi possible de démarrer le trek à Basgo. Basgo est un site incontournable (voir monastères), cette variante est à conseiller si vous ne vous y arrêtez pas par ailleurs lors d'un trajet direct en véhicule.
Jour 2 (3 à 5 h) Basgo > Sumdo par le Pobe La (3 747 m) puis Sumdo > Yangtang (3 650 m), par le Charatse La (3 610 m). Yangtang (ou Yangthang, ou Yantang), est un très joli village avec une dizaine de maisons groupées autour d'une place et un discret monastère.
Jour 3 (2 h + 5 h) Hémis Skupachan (3 600 m) n'est qu'à 2 h de Yangtang par le Sermanchan La (3 800 m), mais il serait dommage de ne pas visiter le monastère de Rizong, plus bas dans la vallée, ce qui ajoute un aller-retour entre Yangtang et Rizong Gompa, le paysage est beau, mais le chemin entre Yangtang et Rizong a presque complètement disparu avec les pluies de l'été 2010;, espérons que les choses se soient normalisées depuis.
Une autre variante plus élevée passe par le village de Ulley (4 050 m), à 2 h de Yangtang; il faut 3 à 4 h pour relier Ulley à Hémis Skupachan en passant par le Spango La (4 110 m);
Jour 4 (5 h) Un ermitage utilisé par les moines de Rizong se trouve non loin d'Hemis Skupachan. L'itinéraire classique franchit deux cols, le Rongthil La (3 750 m) et le Meptek La (3 800 m), atteint le village de Ang (3 556 m), puis Timisgham (3 250 m). Timisgham est une ancienne capitale royale, aujourd'hui un gros village où les constructions récentes se mêlent aux anciennes. La vallée de Timisgham est un lieu passionnant si vous vous intéressez à l'architecture locale; Le monastère est aussi à visiter.
Jour 5 (5 à 6 h) L'itinéraire traverse le beau village de Tia, puis Le Timonk La et Skindyang pour terminer à Khaltse (ou Khalsi) (3 150 m).
Une variante plus courte rejoint la route principale en amont de Khalsi en passant par le Bong bong La.

Himalayan Homestays
Une autre description de l'itinéraire du trek de Sham (en anglais).
Trek de la Marka
(à venir)
La Nubra
(à venir)
Traversée de la Zanskar
(à venir)

Leh 

à venir

La maison ladakhie (détails

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Danse Durdag, monastère de Matho
© Michel Racine.

Les monastères (détails


Si des conflits ont été fréquents avec le Tibet dans l'histoire, ils étaient économiques et non culturels ou religieux; de fait les monastères du Ladakh, restés jusqu'à aujourd'hui bien plus libres que leurs équivalents tibétains, constituent une manifestation vivante du bouddhisme Vajrayana.

Le plus souvent au voisinage du nouvel an tibétain, mais parfois en été ou à l'automne, des cérémonies religieuses marquent la vie des monastères. Elles sont centrées sur des danses masquées (cham) ou tsechus, mais incorporent aussi d'anciennes pratiques chamaniques comme l'intervention d'oracles.

En pratique 

Depuis les années 80 le Ladakh attire un nombre sans cesse croissant de touristes et de trekkeurs; de nouveaux itinéraires se sont ouverts (en particulier à l'est) alors que d'autres sont menacés par la construction des routes.

Le Ladakh a longtemps été considéré comme échappant aux pluies de moussons (ce qui n'est plus toujours vrai: des inondations catastrophiques se sont produites en juillet 2010). Mais la haute saison coïncide toujours avec les mois d'été; Y venir en juin ou en septembre - octobre est une bonne idée. Pendant les mois d'hiver les routes sont bloquées par la neige, mais l'aéroport de Leh reste ouvert (avec parfois quelques vols annulés ou reportés). Certaines fêtes monastiques ont lieu juste après le nouvel an tibétain et cette période hors saison est intéressante (je me répète).

Venir au Ladakh par la route, même en été n'est pas chose facile. Par Manali il faur compter 3 à 4 jours de Delhi à Leh. Ceux qui s'intéressent à l'architecture pourront faire étape à Chandigarh et Manali reste une étape classique mais très agréable.
La route du Spiti est la plus intéressante et mérite le voyage à elle seule. De nombreux monastères ont été fondés au Spiti il y a très longtemps en raison des relations faciles (autrefois!) avec l'ouest du Tibet (ancien royaume de Guge); le fleuron étant sans conteste Tabo, dont le dukhang est sans doute le plus exceptionnel de tout l'Himalaya. Mais le Kinnaur aux influences indouistes est bien intéressant aussi, Shimla et son petit train, etc.

L'accès en avion est un peu plus facile, mais l'aéroport de Leh présente quelques particularités: Par ailleurs, le transfert direct à 3 500 m d'altitude (celle de Leh) vous imposera au minimum un jour de repos complet à l'arrivée.

Références

Bibliographie

Abram Pointet. 2008. Carte du Ladakh en trois feuilles. Olizane.
Lionel Fournier, Pratapaditya Pal. 1983. Alchi, une merveille de l'art bouddhique au Ladakh. Ravi Kumar diffusion Palissandre (1982. A Buddhist paradise; the Murals of Alchi Western Himalayas. Hong Kong Visual Dharma Publications).
Le premier livre publié sur Alchi, à chercher chez les libraires d'occasion.
Patrick Kaplanian. 2012. Ladakh. Peuples du monde.
Un guide d'auteur, un peu confu, qui contient des informations précises rarement développées ailleurs mais aussi de nombreux manques (ne pas l'utiliser comme source exclusive). Couvre aussi Delhi, le Cachemire, l'Himachal Pradesh, L'Uttarkand.
Rupert Wilmot. 2014. The lost World of Ladakh. AHP. Early photographic journeys through Indian Himalaya 1931-1934