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La Liberté éclairant le monde, Première édification de la statue, Paris, 1884, public domain

La Liberté d'Auguste Bartholdi (La Liberté éclairant le monde), offerte par le peuple français aux Etats-Unis d'Amérique pour le centenaire de la déclaration d'indépendance américaine et l'un des monuments les plus célèbres des Etats-Unis inspire tout autant les street-artistes. Bartholdi impressionné par les statues monumentales qu'il découvre lors d'un voyage en Egypte en 1855, imagine peu après une statue située à l'entrée du canal de Suez et jouant le rôle de phare. Elle ne sera jamais construite. En 1871, il cherche à lever des fonds lors d'un autre voyage, cette fois aux Etats-Unis, mais la souscription ne démarre qu'en 1875 en France pour la statue elle même et aux Etats-Unis pour le socle. L'idée d'une structure interne recouverte de feuilles de cuivre est suggérée par Violet-le-Duc. Après la mort de ce dernier, Gustave Eiffel conçoit un pylone métallique susceptible de supporter 64 tonnes de feuilles de cuivre.

La tête est présentée à Paris lors de l'exposition universelle de de 1878, puis, avec de nombreux retards dus aux difficultés financières, la statue complète est assemblée rue de Chazelles devenant à l'époque le plus haut monument parisien. Elle est démontée en 1885, transportée à New York par bateau et remontée en 4 mois en 1886. Elle joue le rôle de phare jusqu'en 1902 et a longtemps représenté la première vision des États-Unis pour des millions d'immigrants européens, après leur traversée de l'Atlantique.

La statue est restaurée en 1984 avec le remplacement du fer de la structure interne par de l'acier inoxydable et l'ajout de matériaux séparant structure et cuivre pour éviter les effets d'électrolyse; la statue est classée la même année dans la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO
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America America, par Martial Raysse, 1964, centre Pompidou; d'après Auguste Bartholdi; © Creative Commons by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
D'après la main de la statue de la Liberté (Auguste Bartholdi). Néon et peinture sur métal, Centre Pompidou, Paris; exposition "Pop Forever", Fondation Louis Vuitton. En 1960 l'auteur signe le "Manifeste du Nouveau Réalisme"; en 1962 il participe à l'exposition "New Realists" qui réunit une trentaine d'artistes à New York; le mouvement sera renommé par les américains "Populart Art", puis "Pop Art".

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La statue de la Liberté dans un monde post apocalyptique (détail), 2020, Annecy; auteur inconnu, CC by NC SA (Attribution: Michel Racine)

Les représentations de la statue de la Liberté endommagée ou détruite constituent un thème iconographique récurrent dès la fin du 19e siècle (Peccatte).
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Lady Gaza par Goin, 2014, rue des tables Claudiennes, Lyon CC by NC SA (Attribution: Goin)

Celle de Goin porte un cheich au lieu d'une couronne solaire et tient la colombe de la paix dans sa main gauche. Le V de la victoire affiché par le majeur et l'index est un autre élément iconique ajouté à l'image; aux Etats-Unis ce V est aussi un signe de paix; c'est un symbole de bienvenue en Asie.

Références

La construction de la statue de la Liberté. Google Arts & Culture.

Patrick Peccatte. Archéologie de la statue de la Liberté en ruine.