Adolf Hitler était fasciné par l'art grec et plus particulièrement par la statue du Discobole. Ne se contentant pas de la petite réplique de bronze présente à la glyptothèque de Munich, il fait acheter en 1938 la statue de marbre du palais de Lancellotti (une réplique romaine de l'an 120) pour la somme considérable de 5 millions de reichsmarks (source Wikipedia). La statue regagnera Rome après la guerre. Dans Mein Kampf, Hitler inspiré par Arthur de Gobineau, Hippolyte Taine et d'autres, imagine que les peuplades représentant une mythique "race pure pré-germanique" ont migré en Grèce pour être à l'origine de la culture grecque classique. Le Discobole se trouve ainsi associé à un projet raciste dans lequel 6 millions de Juifs, Tziganes et d'autres minorités vont être éliminés.
A noter que Pierre de Coubertin était un grand admirateur d'Hitler (Bermon, 2008); sa mort en 1937 lui évitera la disgrace à laquelle aurait pu conduire ses choix racistes, colonialistes et misogynes, aujourd'hui souvent passés sous silence.
Le titre est suffisant pour comprendre la réappropriation aporès la presque confiscation de l'œuvre par les nazis, qui retentit sur la connotation discobole - Jeux Olympiques. La réappropriation est d'autant plus pertinente que les côtes grecques sont le principal point d'arrivée des migrants traversant la Méditerranée.
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