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Copie romaine en bronze (2e siècle) du Discobole de Myron, Glyphotec, Munich; crédit Wikimedia, Matthias Kabel, CC by SA.
L'une des statues grecques les plus célèbres, attribuée à Myron et datant du 5e siècle BC, n'est en fait connue que par ses copies romaines.

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Intérieur d'un kylix attique (circa 500 BC): jeune garçon tenant un disque à la palestre. La pioche et la paire d'haltères symbolisent d'autres compétitions; musée du Louvre, collection Giampietro Campana di Cavelli. Crédit Wikimedia, Domaine public.
Le Discobole est associé aux Jeux Olympiques depuis presque leur recréation par Pierre de Coubertin. Il apparait sur un timbre américain commémoratif des JO de Los Angeles (1932) et sur des affiches liées à ces jeux. Mais la connotation est exacerbée en 1938; Dans le film Olympia consacré par Leni Riefenstahl aux JO de Berlin (1936), une longue suite de séquences à travers les ruines de temples grecs et autour de statues de l'époque classique, abouti sur un fondu enchainé, remplaçant progressivement la statue du Discobole par un corps masculin qui s'anime incarné par Erwin Huber.

Adolf Hitler était fasciné par l'art grec et plus particulièrement par la statue du Discobole. Ne se contentant pas de la petite réplique de bronze présente à la glyptothèque de Munich, il fait acheter en 1938 la statue de marbre du palais de Lancellotti (une réplique romaine de l'an 120) pour la somme considérable de 5 millions de reichsmarks (source Wikipedia). La statue regagnera Rome après la guerre. Dans Mein Kampf, Hitler inspiré par Arthur de Gobineau, Hippolyte Taine et d'autres, imagine que les peuplades représentant une mythique "race pure pré-germanique" ont migré en Grèce pour être à l'origine de la culture grecque classique. Le Discobole se trouve ainsi associé à un projet raciste dans lequel 6 millions de Juifs, Tziganes et d'autres minorités vont être éliminés.

A noter que Pierre de Coubertin était un grand admirateur d'Hitler (Bermon, 2008); sa mort en 1937 lui évitera la disgrace à laquelle aurait pu conduire ses choix racistes, colonialistes et misogynes, aujourd'hui souvent passés sous silence.
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"The Asseastant (celui qui assainit)", par Falco, ; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

Le titre est suffisant pour comprendre la réappropriation aporès la presque confiscation de l'œuvre par les nazis, qui retentit sur la connotation discobole - Jeux Olympiques. La réappropriation est d'autant plus pertinente que les côtes grecques sont le principal point d'arrivée des migrants traversant la Méditerranée.

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Bibliographie

↑ Daniel Bermond. 2008. Pierre de Coubertin. Editions Perrin, Paris.