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Après une première série assez confidentielle "Art Wars" inspirée de Star Wars, EZK Streetart (alias Erik the King) se lance l'année suivante sur le thème "Art against Powerty". Il joue avec les assemblages de mots et les assemblages d'images. Ses courtes sentences incluent presque toujours des marques enregistrées dans une démarche de dénonciation des inégalités, de la consommation frénétique, de la guerre . Sa contestation est directe et radicale, mais ses réalisations sont plus complexes qu'il n'y parait et présentent souvent des significations cachées.
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"Au nom du pire", rue François Raoult (centre sportif Hoche), Grenoble, 2017; © Creative commons by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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"Dans quel monde Vuitton", 14 rue Génissieu, Grenoble; © CC by NC SA
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"Dans quel monde Vuitton", 14 rue Génissieu, Grenoble; © CC by NC SA

EZK explique que son but n'est pas de détruire l'image des marques qui apparaissent dans ses créations, mais plutôt de détourner et d'utiliser dans son sens les valeurs et la symbolique qu'elles véhiculent.
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"SIRI Apple d'urgence", rue de la butte aux Cailles, Paris 13e; © CC by NC SA

Ses moyens sont assez minimalistes: pochoirs sobres où l'usage de la couleur est rare. Textes courts mais soigneusement travaillés. Le pochoir permet une réalisation rapide et le résultat très efficace.
"Koons Me", place Jaqueline Marval, Grenoble, 2017; © Creative Commons by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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"Ballon Dog", par Jeff Koons, 1994; © Jeff Koons / Pinault collection; source: centre Pompidou.

Ce mural complexe reprend l'accouplement de deux chiens, déjà publié ailleurs; Ici EZK multiplie les éléments symboliques ou connotés. Au centre, l'œuvre monumentale Ballon Dog de Jeff Koons monte le chien dessiné par Keith Haring, ce qui peut être interprété comme un rapport entre deux formes d'art... Plus précisément entre l'art revendiqué par EZK (représenté par Haring) et l'art qu'il déteste (Koons). Les étoiles des états américains sont remplacées par des grenades. Le titre de la fresque et le nom de Jeff Koons remplacent les bandes rouges et blanches des treize colonies à l'origine des Etats-Unis. Le garçon et la fille (symboles respectifs des pays du sud et des pays du nord) nous regardent en train de contempler la réalisation. L'œuvre est très colorée, ce qui est exceptionnel chez EZK, le rose délavé du chien Koons s'ajoutant au bleu, blanc rouge du drapeau, couleurs communes à nombre de bannières avec des significations souvent historiquement différentes.

Ajoutons qu'EZK ne pouvait ignorer lors de cette réalisation les murals peints par Banksy: le chien de Koons tenu en laisse par un policier (Toronto, 2010) et le chien de Keith Haring tenu par un alternatif (Londres, 2010).

Jeff Koons (Wikipedia) est un des artistes les plus chers et les plus controversés de notre époque. Koons explique lui-même que chacune de ses œuvres est "une métaphore de la culpabilité et de la honte du regardeur.

EZK s'est un peu livré dans un court métrage simple et didactique dans lequel il montre ses choix, sa façon de travailler et ses buts de street artiste. Une personnalité qu'on ne peut que soutenir (Beyond the Walls).
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"See you", Grenoble, 2021; © CC by NCSA (Attribution: Michel Racine)
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"Love is a cage", Grenoble, 2021; © CC by NCSA (Attribution: Michel Racine)
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"Lie (Le mensonge)", Grenoble, 2021; © CC by NCSA (Attribution: Michel Racine)

Et si les œuvres de EZK sont habituellement rares, c'est un véritable festival qu'il nous livre pour la Street Art Fest grenobloise de 2021: retour sur les réseaux sociaux avec un jeu de mots (en anglais cette fois): en retirant le k de like on révèle le mécanisme qui anime Facebook, "lie" signifiant "le mensonge". Les valeurs de notre République sont bafouées par les utilisateurs d'Uber Eats, mais surtout par le fonctionnement du capitalisme libéral. Les autres fresques sont plus énigmatiques et faute d'explication de l'auteur, chacun les interprétera à sa manière: Donald Trump contemplant un oiseau avec pour titre: Love is a cage, un Christ qui s'envole de sa croix en nous disant au revoir...
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"UBER-té, Egalité ?, Fatalité...", par EZK Streetart; Street Art Fest 2021; © Creative Commons by NCSA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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"Barbie Turik", par EZK STREETART, au numéro 21 de la rue Barrault; © Creative Commons by NC SA (Attribution: Michel Racine)

EZK endosse aussi la cause féministe: Barbie Turik est le titre d'un album musical de PierrotheMoon paru en 2011).

L'année 2022 a été lourde d'événements.
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Nuclear War, Le Lavo // Matik, mars 2022; © Denis Prezat (Flickr)
Elon Musk, the new prophet, Le Lavo // Matik, 2022; © CC by NCSA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)

Bibliographie

EZK Street Art, sur Instagram.

EZK Street Art, sur Urban-signature. Une agence vendant des œuvres de Ezk.

Filmographie

 ↑ EZK: Beyond The Walls (Au-delà des murs). Court métrage de 14 min réalisé avec Irene Nam.