Le peuple de la mer
De nombreuses théories ont été proposées pour le peuplement de cet espace marin. Les données les plus récentes basées sur l'ADN mitochondrial et le chromosme Y situent l'origine de la dernière migration (qui a contribué pour l'essentiel aux caractériques des polynésiens d'aujourd'hui) chez des agriculteurs /pêcheurs de Taïwan (leurs descendants restés sur place sont les arborigènes de Taïwan). Tahiti est colonisée la première vers l'an 400±200 (en passant par les Philippines, les iles du nord de l'Indonésie, la Mélanésie et les Fidji), puis Hawaï vers l'an 800±200 et l'ile de Pâques vers l'an 1000±200 (certains donnent des dates antérieures). A partir de Tahiti, les distances sont considérables (Hawaï est à plus de 5 400 km), mais la rapidité de cette colonisation témoigne d'une connaissance exceptionnelle de la mer. Par contre plus de 6 000 ans s'écoulent du départ de Taïwan à l'arrivée à Tahiti, pendant lesquels se construit cette civilisation, passant d'un peuple terrestre (qui longeait les côtes) à un peuple de la mer.
Les Polynésiens voyageaient sur des pirogues doubles (vaʻa pahi ou waʻa kaulua) qui d'après les traditions orales mesuraient de 15 à 30 mètres et emportaient une cinquantaine de personnes. En navigant vers l'est ces bateaux devaient remonter au vent, ce dont ils étaient bien plus capables que leurs équivalents européens 1 000 ans plus tard.
En 1975 un projet permet la construction de la pirogue double Hokule'a (la pirogue utilise en partie des matériaux modernes comme la fibre de verre, mesure 19 mètres, mais n'a aucun moteur). Son premier voyage, pour célébrer le bicentenaire des Etats-Unis est réalisé d'Honolua bay (Hawaï) à Tahiti en 32 jours, en naviguant uniquement à l'aide des étoiles et de l'observation de la mer, avec un cochon, une poule et un coq à bord. L'évènement a un retentissement considérable: près de 17 000 personnes sont présentes sur la plage de Paofai à Papeete pour accueillir la pirogue; il marque la renaissance de la culture polynésienne.
Les missionnaires (dignes représentants de leur prétendue "civilisation" voyaient d'un mauvais oeil qu'on puisse faire des choses pour le plaisir: nager, surfer sur les vagues...) La population est décimée par les épidémies: Tahiti passe de 100 000 à 6 000 habitants en moins d'un siècle.
Duke Kahanamoku est à la fin du 19e siècle le dernier polynésien a pratiquer le surf traditionnel sur de lourdes (50 kg) planches de bois. Il remporte le 100 m nage des jeux olympiques de 1912, puis de 1920 grâce à une technique de crawl qu'il a amélioré auprès des australiens.
Dans la culture polynésienne seuls les chefs ou les cheffesses pratiquaient le surf debout sur de grandes planches (olo); le reste de la population surfait sur des planches courtes (alaia) en position alongée ou à genoux. La pus ancienne planche connue, une alaia date du 14e siècle et a été découverte dans un tombeau féminin à Ko'Okena (Hawaï)
Ile de Pâques
Polynésie française
Les Marquises
Geoff Chambers. 2008. Genetics and the Origins of the Polynesians. DOI:10.1002/9780470015902.a0020808