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Dossiers photographiques


Cette longue digression à partir du tour du Manaslu permet de découvrir des populations tibétaines fières de leurs traditions, de parcourir des sentiers confortables et variés et offre de belles vues sur le Ganesh Himal. La vallée n'est ouverte au tourisme que depuis 2008, les trekkeurs sont encore rares, sachez en profiter.

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Moulin à prière, Tanju gompa, Chumling
© Michel Racine

La vallée de Tsum a été visitée par David Snellgrove en septembre 1956 (Himalayan Pilgrimage, chapitre 6, référence sur la page Népal de ce site).

Cette vallée débute par une gorge et les villages sont tous en altitude, reliés par de magnifiques sentiers-balcons. Il n'y a que deux endroits ou le chemin descend au niveau de la Siyar Khola (ou Shiar Khola) : le premier au confluent de la Sarti Khola, puis à Gumlung. De la Buddhi Gandaki à Gumlung, il n'y a qu'une seule possibilité, en rive gauche, que vous devrez emprunter à l'aller et au retour. Entre Gumlung et Domje, il est possible de passer en rive droite ou en rive gauche.

Au dessus, la vallée s'élargit considérablement à partir de Chokang Paro (ou Chekengpar), mais ce n'est qu'au dessus de Ngakyu que vous aurez le choix entre rive droite ou rive gauche (les villages sont plutôt en rive gauche). Les derniers villages habités du haut de la vallée, Chule (du côté de l'eau) et Nyile (du côté du soleil) ne sont séparés que de quelques dizaines de mètres par la Siyar Khola.

La vallée compte une mutitude de petits temples (dont l'unique pièce est souvent entièrement occupée par un gros moulin à prière) et trois grands monastères: Mu gompa, Rachen gompa et Gumba Lungdang . Mu gompa et Rachen gompa sont liés au monastère Gelugpa de Kopan, dans le quartier de Bodnath à Kathmandu.

Le monastère de Gonhgye, une centaine de mètres au dessus de Chule est l'un des plus anciens de la vallée (il aurait plus de 500 ans), mais il semble avoir perdu beaucoup de son importance; les anciennes habitations des moines sont à l'abandon. Une fête comportant des danses masquées serait cependant organisée en octobre (Pritchard-Jones, 2013). Ne manquez pas de visiter la petite gompa de Dzong, en amont de Chokang Paro, magnifiquement restaurée en 2005 (en espérant qu'elle n'ait pas été affectée par le séisme de 2015).

Il existe un nombre incroyable de chortens et de murs de mani.

Sous Chokang Paro les villages ne sont que de simples hameaux de quelques maisons; au dessus, avec l'élargissement de la vallée et l'augmentation de la surface cultivable, l'habitat devient groupé et les villages se succèdent, plus nombreux. Dans tous les cas on observe à la fois des maisons simples et de belles demeures présentant une grande véranda en face sud. Cette architecture traditionnelle n'est malheureusement pas reprise dans les lodges récemments construits, particulièrement nombreux à Chekang Paro ou à Lar; consultez la page consacrée à l'architecture.

La quasi totalité des habitations de Chokang Paro ont été détruites par le séisme du 25 avril 2015. Celles de Ripchet l'ont été par un incendie consécutif au séisme.

Lire mon carnet de route sur la page tour du Manaslu, du 9 au 16 mars.

En pratique

Permis et guide appartenant à une agence reconnue sont obligatoires.

Le parcours emprunte de nombreux sentiers balcons, magnifiques, mais aériens. Bien tracés, leur largeur les rendait assez confortables; depuis le séisme du 25 avril 2015, de nombreuses portions de ces sentiers sont devenues délicates, voire très dangereuses, particulièrement entre Gho et Chokang Paro.

Avant le séisme, les petits groupes pouvaient s'héberger en lodge sur la totalité de l'itinéraire. Les lodges ne comptent que quelques chambres, souvent minuscules et mal isolées; ils respectent malheureusement très peu les traditions architecturales locales; il manque parfois une salle à manger (sans pour autant avoir accès à la cuisine des hôtes); en contrepartie ces lodges évoquent des homestays et sont tous tenus par des habitants de la vallée. Depuis le séisme, les destructions sont très importantes, surtout à Chokang Paro qui comptait le plus grand nombre de lodges.

Les monastères constituent une possibilité d'hébergement complémentaire.

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Ce pont précaire qui permettait de passer de Gho à Domje s'est effondré lors du séisme d'avril 2015. En attendant sa reconstruction, des troncs d'arbre ont été jetés en travers de la rivière © Michel Racine

La petite gompa de Domje  est un incontournable. Installée dans une belle maison ancienne, elle évoque davantage un homestay que la plupart des autres hébergements de la vallée. Elle fonctionne comme une école primaine et comporte aussi un centre de médecine traditionnelle (amchis soignant par les plantes). Une douzaine de jeunes moines y commencent leur éducation; l'état du bâtiment après séisme à conduit à transférer provisoirement les activités sous des tentes à Gumba lungdang (dont dépend ce petit monastère); il faut espérer que la situation antérieure soit restaurée pour l'automne. Domje est affiliée à Gumba Lungdang.

Mu Gompa et Gumba Lungdang offrent une possibilité d'hébergement dans des sites isolés; je n'ai pas pu en profiter en raison de la forte quantité de neige, mais ces deux gompas permettent des excursions à la journée vers le Tibet ou vers le camp de base du Ganesh Himal.

Les porteurs n'aiment pas trop la vallée de Tsum car ils y paient leurs repas au prix fort. La nourriture est plus rare et plus répétitive que sur le tour du Manaslu.

Références

Sian Pritchard-Jones and Bob Gibbons. 2013. A Trekking Guide to Manaslu and Tsum Valley. Himalayan Map House.