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Dossiers photographiques

Historiquement, tout comme pour la vallée de Limi ou le Mustang, les communications du Dolpo avec le Tibet étaient plus faciles qu'avec les basses vallées népalaises, en raison de la longueur des itinéraires et de la présence de gorges plus ou moins franchissables. Après l'invasion du Tibet, Dolpo et Mustang ont abrité les Kampas qui menaient la guerrilla contre la Chine. Ce contexte a servi de prétexte pour ouvrir tardivement ces régions au tourisme et imposer initialement la présence dans les groupes de trekkeurs d'un "officer de liaison" censé les surveiller.

Les écrits de David Snellgrove (voir bibliographie sur la page Népal), de George Schaller, de Corneille Jest, publiés alors que la région était inaccessible ont créé un mythe justifié. Jusqu'à l'arrêt de la guerilla maoïste, les vallées du Dolpo représentaient un pays "caché" (Eric Valli), hors du temps et presque hors du monde; c'est aussi un lieu quasi unique au Népal où persiste la religion Bön (bien qu'en forte régression par rapport au bouddhisme Vajrayana).

Le lent développement d'écoles et de dispensaires par le gouvernement népalais, le soutien apporté à ces écoles par de petites ONG occidentales, le passage de trekkeurs, mais surtout l'invasion des vallées chaque printemps par les cueilleurs de Yarsagumbu (et sa récolte partielle par les habitants eux-mêmes) ont fait éclater les structures économiques traditionnelles et écartellent aujourd'hui la population entre sa culture historique (qui est sans doute la bonne introduction à une culture respectueuse de la planète pour les siècles futurs) et les tentations plus ou moins trompeuses du monde moderne (alcool, téléphone portable, gadgets électroménagers).

Du "pays caché" à la fin d'un monde 

Itinéraires 

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Pont sur la Suli Khola
© Michel Racine
Les montagnes (Kanjiroba) ne sont pas les plus spectaculaires du Népal, mais vous viendrez ici pour les villages et pour partager les traditions culturelles de Dolpo Pa: le Dolpo est connu pour être le pays des caravanes.
Le Trek du bas Dolpo
Le Trek du haut Dolpo
Traversée Mugu - Dolpo, de Jumla à Ringmo
C'est la traditionnelle route du sel (cf Eric Valli, 1986 ↓)

Le parc National de Shey-Phoksumdo (détails

De l'avis même de George Schaller qui est à l'origine de sa création, ce parc n'a de parc national que son nom: «Shey-Phoksundo does not fit the international criteria for a national park, given the extensive, permanent human activities throughout the park ranging from agriculture to livestock herding. The term conservation area, would suit it best, similar to the Annapurna Conservation Area. (Schaller, 2016)»

On ne peut que s'émouvoir de l'exploitation forestière qui protège très mal ce qui reste des forêts dans la zone et surtout de l'ouverture du parc aux cueilleurs de Yarsagumbu qui envahissent et détruisent les pâturages chaque printemps.

Shey-Phoksundo National Park. Site officiel.

Ecoles (détails

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Crystal Mountain School © Michel Racine

Si le gouvernement népalais a créé des écoles depuis longtemps, leur fonctionnement dans des vallées reculées à posé des problèmes, ne serait qu'à cause de l'intégration difficile d'instituteurs venus d'ailleurs. Ces problèmes n'ont été résolu (pas complètement) qu'avec le soutien de petites ONG.

En pratique 

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La piste de Juphal en 1994 © Michel Racine

L'accès se fait le plus souvent par l'aérodrome de Juphal (DOP); la piste, longtemps en terre, pentue et très courte (460 m) était souvent fermée en raison de la boue pendant les pluies de la mousson, du brouillard présent toute l'année en début de matinée et des vents thermiques qui se lèvent vers midi. Une partie de ces problèmes a disparu en 2017 avec son allongement à 560 m et sa couverture par de l'asphalte. Estimez-vous quand même chanceux si vous pouvez décoller le jour prévu. Les solutions alternatives qui permettent d'éviter cette piste au retour restent à considérer sérieusement.

Le chef-lieu de district, Dunai, est à deux heures de marche de la piste de Juphal et à une semaine à pied de la route la plus proche (ou trois jours à cheval). En théorie, une piste abominable mène (ou devrait mener à Dunai).

Il est possible de compléter le trek du Bas-Dolpo en arrivant (ou mieux en repartant) de Jumla, ce qui représente un parcours supplémentaire d'environ deux semaines.

Sur le circuit du Haut-Dolpo, le retour se fait généralement par Jomosom.

Références 

Eric Valli, Diane Summers. 1986. Dolpo: Hidden Land of the Himalayas. Aperture. (Dolpo, le pays caché. Chêne).

Dolpa airport.

Bibliographie

Marietta Kind. 2012. The Bon Landscape of Dolpo. Peter Lang, Bern. (résumé ici)

Georges B. Schaller. 1973. Stones of Silence. Viking Press. Un naturaliste dans l'Himalaya. Moins connu que le livre de son compagon de voyage, Peter Matthiessen, ce récit sensible est pourtant d'un tout autre niveau.

Bönpedia (anglais); ce projet semble abandonné.

J. O. M. Roberts. 1956. Round About Dhaulagiri. Himalayan Journal 19, 1956.

Dolpo-news. De nombreux articles intéressants, bien que ce site cite mal ses sources (et semble peu respecter le droit d'auteur).

2015. Succès dans la production de pilules d'extraits d'Ophiocordyceps sinensis. Le Courrier du Vietnam.

Filmographie

Eric Valli. 1999. Himalaya : L'Enfance d'un chef (Caravan).

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Eric Valli. 2011. Yarsagumbu, l'or de l'Himalaya (Himalayan Gold Rush).