Dossiers photographiques
- Le volcan: jour, nuit, l'observatoire volcanologique.
Qu'il s'agisse de touristes ou de volcanologues, le Dukono reçoit peu de visites et reste très mal connu. Il fait partie de l'arc de Halmahera. Pour ce qui concerne ce volcan, le site Global Volcanism Program en est réduit à compiler essentiellement des rapports de l'aviation et des données satellites : panaches de cendres et anomalies thermiques au niveau du cratère. Alors que l'émission des panaches est régulière, les anomalies thermiques repérées par les satellites, qui pourraient être corrélées à la présence de lave au niveau de bouches éruptives, sont très occasionnelles. Une photographie d'une bouche éruptive présente sur le site PhotoVolcanica montre que la présence de lave fraiche en surface est possible.
Il n'y avait pas de lave fraiche présente lors de ma visite en mars 2016, hormis celle pulvérisée sous forme de cendres fines. Le dégazage extrêmement puissant variait selon un cycle régulier d'environ une minute (bien repérable sur les sismogrammes).
Au maximum d'intensité du jet de dégazage, le bruit était assourdissant et des blocs de roche incandescents atteignant jusqu'à un mètre, provenant vraissemblablement des parois de la cheminée volcanique, étaient expulsés très au dessus de la lèvre du cratère, donc à plusieurs centaines de mètres de hauteur, simulant une activité de type strombolien.
En 1550, une éruption majeure, produisant un important volume de scories et des coulées de lave est à l'origine du cratère actuellement actif, le Malupang Magiwe.
En pratique
La première partie, une piste forestière, peut être parcourue en camion, en 4x4, ou en moto; on arrive à un abri, le "terminal" (8 km, 350 m d'altitude).
La suite est une une montée régulière relativement aisée, mis à part le franchissement de plusieurs ravins, jusqu'à la crête de la caldeira vers 940 m (3 à 4 h); vers 500 m d'altitude les plantations laissent la place à la forêt, puis vers 800 m à la cane. Les rugissements du volcan sont souvent audibles avant, de même que la rencontre avec la couche de cendres qui couvre la végétation.
L'arrivée sur la caldeira est l'endroit propice pour un campement. Au delà, la lèvre du cratère actif est à peu près à 1 100 m d'altitude et s'atteint en 1 h 30. En fonction de l'intensité des pluies précédant votre visite, les pentes de scories et les coulées de lave sur lesquelles on chemine sont couvertes d'une couche de cendres compactées plus ou moins épaisse.
Des cratères plus anciens sont visibles sur le pourtour de la caldeira et siège de petites activités fumeroliennes.
Le Dukono émet généralement peu de composés soufrés, mais emporter un masque à gaz est une précaution élémentaire. Il est impératif de pouvoir se protéger des cendres (masque et lunettes), et de protéger le matériel photo, etc. Tout dépendra du vent et de sa direction.
Lorsque des blocs incandescents sont éjectés, ils retombent heureusement le plus souvent dans le cratère qui mesure à peu près 150 m de profondeur et 400 m de diamètre (attention quand même à bien apprécier le niveau d'activité avant de se risquer sur la lèvre du cratère).
Près du village de Mamuya, une source d'eau chaude a été aménagée en petite piscine.