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Dossiers photographiques

Cette ile de 360 km de longueur devient de plus en plus étroite en allant vers l'est; les portugais y ont introduit leur religion et 90% de la population est catholique (avec une forte dose de croyances animistes). Les musulmans se sont installés sur les villes et villages côtiers.

La diversité ethnique est considérable, avec une influence mélanésienne de plus en plus marquée lorsqu'on se déplace vers l'est. Les anthropologues y distinguent six à huit langues différentes: le ngadha ou ngada (avec ses dialectes so'a et bajawa), le nage, le keo, l'ende, le lio et le palu'e. Ces langues se supersposent plus ou moins avec la répartition ethnique: manggarai dans l'ouest, ngada dans le centre ouest, ende et lio dans le centre est, sikka à l'est et lamaholot à l'extrême est. Sur les côtes vivent des bajo (d'où le nom LubuanBajo), des bimanais (de Bima, Sumbawa) et des bugis de Sulawesi.

En pays Manggarai l'habitat traditionnel, basé sur de grandes constructions communautaires difficilement compatibles avec le monde moderne, a quasiment disparu et la tradition textile est moins sophistiquée qu'ailleurs.

C'est en pays ngada que les pratiques culturelles et religieuses sont restées les plus fortes et avec elles le maintien d'une architecture traditionnelle des villages et des maisons.

Dans les pays Lio et Sikka, les maisons modernes (Rumah sehat sederhana) ont été construites à côté ou à la place des maisons traditionnelles (Rumah adat) qui sont au mieux conservées comme lieu de réunion ou de cérémonie. Briques, ciment et tôle ondulée sont largement utilisés; ces matériaux n'apportent pas le même confort "bioclimatique" que les matériaux traditionnels, mais ils sont considérés comme plus prestigieux car ils doivent être achetés.

La côte nord est plus sèche que le reste de l'ile qui peut présenter de belles rizières en terrasses (pays Manggarai, région de Moni en pays Lio).

La fréquentation touristique de l'ile atteint ses sommets au Kelimutu, ailleurs vous serez plus tranquille.
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Motif inspiré par la patola
Creative commons (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)

Textiles (détails

Dans toute l'ile (sauf en pays manggarai) la technique exigente de l'ikat a une base ancienne et s'est maintenue, même si l'usage de teintures chimiques raccourcit considérablement le temps nécessaire à la production d'une bonne partie des textiles destinés aux touristes. A Ende et dans les pays Lio et Sikka de superbes ikat continuent d'être produits en grande quantité.
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Bus ouvert, Riung
© Michel Racine

Transports (détails

Comme dans la plupart des iles, vous pourrez vous déplacer en bemo, mais la singularité de Flores, ce sont les bus en bois (plus exactement une structure ouverte en bois placée sur un chassis de camion); les sièges, en bois eux aussi, rendront les longs parcours inconfortables (et même très incorfortables vu l'état de la plupart des routes), mais la cimatisation ne coûte rien et l'engin peut transporter toutes sortes de marchandises en relevant ou non les sièges.

Vous avez dit tourisme durable ? 

Flores est une des iles les plus pauvres d'Indonésie. La question du développement touristique s'y pose avec une acquité considérable sans compter toute l'ambiguïté propre au tourisme "ethnique".

Le décalage entre les revenus tirés du tourisme sur le court terme et ceux que procurent les activités traditionnelles (essentiellement l'agriculture et la pêche) constitue une tentation considérable et favorise le développement de pratiques à courte vue, sans aucun respect pour les populations locales, ni même pour pour les touristes souvent peu conscients de la situation réelle.

Lorsqu'on les a vécu, la tentation est grande de comparer l'accueil des plus artificiels d'un village comme Wae Rebo versant sur la face disneyland de ce monde et celui qu'offrent de nombreux villages ngada qui semble moins mis en scène et surtout reste en dessous du seuil de perversion qu'engendre inévitablement la massification. De toutes les cultures présentes sur l'les de Flores, c'est le pays ngada qui semble actuellement disposer des meilleurs perspectives pour développer un "écotourisme" d'échange avec les habitants. L'architecture et la vie traditionnelle y sont mieux préservées qu'ailleurs; la pression touristique n'y est pas trop forte, et elle se réparti sur un grand nombre de villages.

Itinéraires 

Labuanbajo (détails
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Coucher de soleil , Labuanbajo
© Michel Racine

Le petit village de pêcheurs du début des années 2000 a quasiment disparu pour faire la place à des quais hétéroclites où s'entassent les bateaux touristiques desservant l'archipel de Komodo.

L'atmosphère reste assez backpaker, avec une multitude d'auberges et de restaurants sans compter les warungs situés au nord entre l'intéressant marché aux poissons et ce qui reste du village bugis.

Mais des resorts beaucoup plus hauts de gamme tendent à se développer en périphérie de la ville et des agences de voyages aussi nombreuses que peu scrupuleuses tendent à proposer tout et n'importe quoi. Elles sont largement responsables d'une "explosion" de la fréquentation touristique d'un village comme Wae Rebo.
Le pays Manggarai (détails
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Rizières circulaires (lingko), Cara (Cancar)
© Michel Racine

Réputée peu accessible, cette région, riche en forêts luxuriantes et en rizières inondées tend à s'ouvrir aux touristes, non sans difficultés.
Le pays Ngada  (détails
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Village de Gurusina
© Michel Racine

Des villages traditionnels cachés dans la végétation, le cône parfait du volcan Inerie invitant à l'ascension et des sources chaudes propices à la détente constituent les attraits d'un des territoires les plus intéressants de Flores.

Bajawa et les villages ngada constituent depuis longtemps une étape sur le trajet des voyageurs qui font l'effort de se déplacer par voie terrestre entre le parc de Komodo et celui du Kelimutu, mais le flux touristique y reste mieux géré qu'ailleurs (sans doute parce que bien des touristes prennent l'avion entre Labuanbajo à Ende, mais peut-être aussi parce que ces villages ngada sont suffisamment nombreux pour avoir échappé jusqu'à présent à la surfréquentation).
Riung (détails
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Village bugis, Riung
© Michel Racine

Ce village, pour le moment assez isolé sur la côte nord, est surtout visité par les backpakers et l'ambiance est à la nonchalance.

Malgré quelques signes de développement touristique, ces iles restent bien plus tranquilles que l'archipel de Komodo et constituent une bonne étape. Sans compter que les plus aventureux peuvent rechercher des plages quasi désertes en longeant la côte vers l'est ou mener une expédition à la recherche des Dragons de Komodo encore présents à l'ouest.
Ende 
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Galets bleus, Penggajawa
© Michel Racine

La ville n'a aucun intérêt en elle-même, mais le marché situé le long de la plage (sans doute la plus sale de Flores) mérite une visite. A côté du marché traditionnel se tient un marché aux ikat particulièrement riche. A quelques km, le village de Ndona porte très haut la tradition du tissage avec sa coopérative. Le sommet du volcan Iya ↓ , accessible par une courte ascension, domine la ville.

A l'ouest de Ende la région de Penggajawa est installée sur des alluvions fluviatiles présentant de jolis galets bleus; il sont collectés sur la plage et sont exportés jusqu'au Japon.

Plus généralement, les plages de la côte sud, souvent de sable noir, constituent une ressource touristique inexploitée.
Le pays Lio (détails
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Nggela
© Michel Racine

Les traditions culturelles et architecturales sont moins bien conservées que dans le pays ngada, mais il est encore possible de visiter des villages traditionnels (d'autant plus tranquilles que l'on est plus éloigné du Kelimutu) et la région produit de fabuleux ikat.
A l'est du Kelimutu (détails
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Marché de Maumere
© Michel Racine

Le pays Sikka se visite en allant du Kelimutu à Maumere; il est surtout connu par ses textiles (villages de Sikka et Watublapi) mais les plages de la côte sud gagnent en notoriété. Maumere est la plus grande ville de Flores. Peu de touristes s'engagent à l'est de Maumere, sauf les amateurs de plongée (la côte nord du pays Lamaholot est une des plus répudées d'Indonésie) ou ceux qui poursuivent dans l'archipel d'Alor et Solor depuis le petit port de Larentuka; pourtant l' Egon ↓ est un des volcans les plus actifs de l'ile et son ascension particulièrement gratifiante.

Volcans 

Ebulobo (détails)
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L'Ebulobo
© Michel Racine

Culminant à 2 137 m, L'Ebulobo est presque aussi elevé que son voisin l'Inerie. Les pentes sont un peu moins raides et l'ascension est réputée plus facile.
Egon (détails)
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Le cratère du volcan Egon
© Michel Racine

Depuis son réveil en 2004, l'Egon est un des volcans les plus actifs de Flores. Un vaste cratère à fond plat occupe le sommet. Une ascension gratifiante.
Inerie (détails
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Le volcan Inerie
© Michel Racine

Culminant à 2 227 m, c'est le plus haut volcan de Flores et son cône quasi parfait domine le pays Ngada.
Inielika ou Wawo muda (détails
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Arbres brûlés lors de l'éruption de 2003
© Michel Racine

De petits lacs de superficie et de couleur variable apparaissent dans ce cratère en saison des pluies et persistent assez longtemps en saison sèche. L'érosion et les troncs brûlés lors de la dernière éruption créent une atmosphère étrange et un peu fantastique.
Iya (détails)
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Activité fumerollienne intense sur le nouveau cratère
© Michel Racine

Le cratère de ce volcan présente une activité fumerolienne intense et est activement surveillé. Même si l'ascension est courte, vous aurez à traverser la décharge de la ville et le cratère, tourné vers la mer est quelque peu caché vu du sommet.
Kelimutu (détails
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Les lacs Tiwu Nuwa Muri Koo Tai et Tiwu Ata Polo en 2001
© Michel Racine

Les pouvoirs magiques des trois lacs aux couleurs changeantes sont bien établis dans les croyances des indonésiens.

En pratique 

 Flores Homestay Network.

Si vous utilisez les bemos pour vous déplacer vous aurez à négocier avec énergie le prix de votre transport, le prix demandé aux touristes étant souvent exhorbitant par rapport au tarif "local". les liaisons plus latérales sont souvent assurées par de sbus en bois.

Bibliographie

 Explore the extraordinary Flores.
Un site plus ou moins officiel soutenu par une fondation suisse.