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Dossiers photographiques

Résidence Galliéni  ↑ 

Les pignons des nombreux bâtiments de cette résidence, rénovée récemment offrent des espaces de choix aux artistes muralistes: peu de fenêtres, dimensions impressionnantes et belle visibilité. Ces dernières années, les éditions successives de la Street Art Fest ont installé un ensemble tout à fait spectaculaire pas sa variété, par ses dimensions et par la qualité des œuvres. Les effets géométriques sont particulièrement bien représentés.
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"I am new here (je suis nouveau ici)", par Yann Chatelin (à gauche), septembre 2020, et "Universalité", par Ink4rt (à droite), juin 2019; © Michel Racine.
L'œuvre de Yann Chatelin (à gauche), représente d'abord 2 jeunes filles ayant fui la République centrafricaine avec leur famille et pour obtenir l'asile politique au Tchad. Les portraits sont repris d'une photographie prise par @Alexandredupeyron au sud du Tchad. Un deuxième niveau de lecture repère la dégradation volontaire de l'image (coulures, éclaboussures, effet de glitch) et la superposition d'un lettrage inventé par Yann Chatelin et inspiré à la fois du sanskrit, de l'arabe et du latin. Il s'agit pour l'auteur de dénoncer la déshumanisation liée à la disparition de l'écriture manuscrite. Yann Chatelin est né à Calais et vit au Maroc.

Le point commun avec l'œuvre de Ink4rt, réalisée l'année précédente est la calligraphie. Pour Ink4rt il s'agit de montrr que tout est lié, du plus intime et intérieur jusqu'au confin de l'univers.
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"Universalité", par Ink4rt, Street Art Fest 2019; © Creative Commons by NCSA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
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"I am new here", par Yann Chatelin, Street Art Fest 2019; © CC by NCSA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

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Par Izzy Izvne, Street Art Fest 2019; © Creative Commons by NCSA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
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"Longitudinal architectural rearrangement" par Peeta, Street Art Fest 2021; © CC by NCSA (Attribution: Michel Racine).

L'œuvre d'Izzy Izvine fait écho à celle d'Ink4rt par la présence d'éléments circulaires et la calligraphie.

Celle de Peeta dépend de la position relative de l'observateur: placez vous à droite de la fresque pour un admirer un effet tridimensionnel saisissant. Artiste vénicien, Peeta est un maitre du trompe l'oeil et de l'anamorphose.
"Re-collection", par Léon Keer, Street Art Fest 2021; © Creative Commons by NCSA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
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Poissons Combattants, par Etien, Street Art Fest 2021; © CC by NCSA (Attribution: Michel Racine).


Et l'avenir reste ouvert pour les prochaines éditions de la Street Art Fest, car il reste encore quelques pignons vierges.

A pale blue Dot (Un punto azul palido)  ↑ 

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A Pale blue Dot, par Inti, Street Art Fest 2020; © Creative Commons by NCSA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

De l'autre côté de la rue Jules Flandrin, Inti a réalisé en 2020 une fresque sur le même thème que Snek, la défense de la Terre. Baignant dans une tonalité jaune d'or chère à l'artiste (Inti est le dieu Inca du Soleil) le mural représente, sur fond de roses jaunes, une jeune femme au visage masqué par une autre rose (référence à la Covid-19 et / ou à Grenoble ) tenant dans sa main gantée de noir une petite Terre dont tout le bleu a disparu. Il est difficile de deviner le sens que l'auteur donne aux deux serpents représentés sur la main gauche, tant la symbolique des serpents enlacés est multiforme. La main droite porte elle des symboles monétaires et un crâne, plus clairement une dénonciation de l'économie capitaliste financiarisée qui nous conduit à la destruction.

Sur sa page Instagram l'ariste cite Carl Sagan: "Our planet is a lonely speck in the great enveloping cosmic dark. In our obscurity, in all this vastness, there is no hint that help will come from elsewhere to save us from ourselves (Notre planète est une tache solitaire perdue dans l'obscurité du cosmos. Dans nos ténèbres, dans toute cette immensité, rien n'indique qu'une aide viendra d'ailleurs pour nous sauver de nous-mêmes)".

Une œuvre lumineuse pour un sombre avertissement.

Le titre de l'œuvre se réfère au nom attribué à une photographie réalisée par Voyager 1 en 1990 (la photographie la plus lointaine jamais prise de la Terre, à 6,4 milliard de km) et à un livre éponyme de Carl Sagan qui contient la citation évoquée précédement.

Earth, A pale blue dot, Voyager 1 sur Wikipedia.

Rose Girl  ↑ 

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"Rose Girl", par Obey (Sherpard Fairey), Street Art Fest 2019; 5 Boulevard Maréchal Joffre; © Michel Racine.

Situé sur le pignon aveugle d'une résidence étudiante et donnant sur une des avenues les plus fréquentées de Grenoble, ce mural de Shjepard Fairey est selon son auteur un appel à la paix et l'harmonie entre les humains et la Terre.

Ce mur reprend plusieurs éléments fétiches de Fairey, comme les rayons solaires inspirés de la propagande chinoise des années 60 et la rose qu'il utilise fréquement; sans oublier qu'ici c'est aussi le symbole de la ville de Grenoble.
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Par Will Barras, Street Art Fest 2016; 14, rue du Commandant de Reynies; © CC by NCSA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

Le mouvement, thème principal du mural est réprésenté par des jeunes, soit à vélo soit en skateboard.