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Dossiers photographiques

Coincé comme son voisin népalais entre la Chine et l'Inde, le Bhoutan essaie, sous l'impulsion de mornarches paternalistes, de se frayer une place originale dans le concert des nations.
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Répétitions de danses au Rinpung Dzong de Paro
© Michel Racine
L'Inde maintient une forte influence sous le Bhoutan, en particulier en entrainant l'armée bhoutanaise; cependant, en 2005, l'occupation par la Chine de territoires bhoutanais voisins de la frontière nord et la construction dans ces territoires de routes reliés à la Chine n'a pu être empêchée.

De la taille de la Suisse, le pays est peu peuplé (le gouvernement ne recense que 800 000 bhoutanais); il faut cependant ajouter un nombre au moins équivalent de Lhotshampa d'origine népalaise et hindouistes, qui constituent les "travailleurs pauvres"; vivants dans les plaines du sud ou relégués à l'écart des villages, employés aux plus basses tâches (construction des routes, ramassage des pommes), ils sont l'objet d'une discrimination qui compte peu d'équivalents dans le monde. Une partie d'entre eux a été expulsée (ou a fui) vers le Népal dans les années 1990, sous prétexte de préserver la culture bhoutanaise (le bouddhisme Mahayana est religion d'état).

Vous avez dit Bonheur National Brut ? 

Le Bhoutan s'est fait connaitre au monde en 1972 en promouvant le Bonheur National Brut (BNB) plutôt que le Produit National Brut (PNB) pour mesurer la richesse (aux critères économiques, s'ajoute la promotion de la culture locale, le respect de l'environnement, la santé mentale et physique, la "bonne gouvernance"). Ainsi L'ensemble du système de santé est gratuit.

La télévision n'est apparue au Bhoutan qu'en 1999 (48 chaines d'un coup). Au même moment le pays entame une évolution rapide qui le fait passer de la monarchie absolue à la monarchie constitutionnelle. L'économie est cependant très dépendante de l'Inde par laquelle passent toutes les importations et qui achète la production hydro-electrique. Cette dernière est la seule source de devises avec le tourisme. La corruption est trop présente dans cette récente démocratie et la jeunesse, lorsqu'elle est éduquée, trouve peu d'emplois à sa mesure. Toujours est-il qu'en 2013 le parti monarchiste a perdu les élections face à son principal opposant le "parti démocratique du peuple".

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National dress
© Michel Racine
Au final le Bhoutan apparait comme une sorte de "Suisse himalayenne", un pays en apparence plus riche que ses voisins, mais quelque peu aseptisé.

Les traditions, sont affirmées, mais les monastères ne sont pas tous anciens (ils sont entièrements reconstruits lorsqu'ils brûlent, ce qui semble assez fréquent) et vous verrez des vêtements traditionnels surtout parce qu'ils sont obligatoires dans les monastères (sauf pour les touristes) et dans les écoles. Le nombre de touristes a doublé entre 2010 et 2012, ce qui risque d'accentuer cette perception.

Arrangez vous pour assister à une fête monastique (tsechu) en évitant celles de Thimphu et de Paro, trop touristiques (1), ou faites un trek. Ne manquez pas non plus les compétitions de tir à l'arc, le sport national; les arcs sont modernes, le reste est unique.

Architecture (détails

Dans la zone de moyenne altitude (de 1000m à 3000m), les maisons sont assez riches et comprennent souvent un étage et un grenier ouvert.

Tsechus (détails

Ces fêtes religieuses sont caractérisées par des danses masquées ou cham; bien que les tsechus présentent des durées variables de un à plusieurs jours, les danses suivent un rituel très codifié et sont comparables d'un monastère à l'autre. Certains thèmes se retrouvent dans d'autres contrées pratiquant le bouddhisme Vajrayana comme le Ladakh ou le Tibet.

Itinéraires 

L'ouest du Bhoutan constitue le coeur de la culture Drukpa. Comme c'est aussi la région la plus accessible par voie terrestre et celle qui possède le seul aéroport, elle est la plus visitée par les touristes.
Paro
La ville (le village ?) est dominée par un impressionant monastère, Rinpung Dzong. La décoration des fenêtres et des cours est magnifique. Certaines scènes du film Little Buddha de Bernardo Bertolucci y ont été tournées. Les maisons au voisinage du Dzong sont de construction récente (1985) et s'alignent sur des rues tracées à angle droit; on y trouve quelques boutiques.
Haa
Accessible par une longue route (2 à 3h) passant par le Cheli La (3800m), Haa offre un début de vision d'un Bhoutan moins touristique (sans vraiment être hors des sentiers battus, mais l'ouverture aux étrangers ne date que de 2004). On peut y voir un ancien monastère: Lhakhang Kharpo ou Haa Dratshang (le temple blanc) ainsi que le Wangchulo Dzong construit en 1915 et aujourd'hui situé à côté d'un camp militaire "de l'armée indienne".
Drukgyel Dzong
Au voisinage des ruines de cette vieille forteresse vous pourrez voir de belles maisons (village de Tsento) avec leurs murs décorés de signes protecteurs (phallus, Tigres, Garudas, etc.).
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Taktsang gompa (la tanière du Tigre)
© Michel Racine
Taktsang gompa (la tanière du Tigre)
Situé comme le site précédent au nord ouest de Paro, ce temple est le site emblématique des lieux (un peu comme la tour Eiffel pour Paris). Y accéder nécessite une marche à pied de deux à trois heures, à moins que vous ne préfériez utiliser un petit cheval ou plus improbable que vous chevauchiez un tigre volant comme le suggère un célèbre guide australien. A l'origine du temple se trouve en effet une grotte où Padmasambhava à médité plusieurs mois, au 8e siècle, et il y serait parvenu monté sur un tigre volant.

Rien n'est vraiment ancien, car le temple à été reconstruit plusieurs fois, la plus récente ayant suivit un grand incendie en 1998. Vous ne pourrez prendre de photographies que de loin, mais plusieurs belles salles sont accessibles, ainsi que deux grottes, dont celle où méditait Padmasambhava. Il existe d'autres temples au dessus de Taktsang Pelphug, mais plus difficiles d'accès.
Thimphu
La capitale du Bhoutan ne s'est donnée que récemment l'allure d'une ville. Bien qu'elle concentre les deux tiers des véhicules du pays, la circulation y est encore très raisonnable, d'autant que son étendue limitée permet de s'y déplacer sans problème à pied. Un grand marché se tient les fins de semaine, de part et d'autre de la rivière (Wang Chu).
Wangduephodrang
Construits sur un éperon rocheux, au confluent de deux rivières, les bâtiments datent du 17e siècle. L'ensemble est remarquable.
Punaka
Situé dans la même vallée que Wangduephodang et un peu en amont, le dzong de Punaka est d'une taille encore plus impressionnante. Les parties les plus anciennes datent du 17e siècle, mais il a été plusieurs fois restauré à la suite d'incendies, de séismes et d'inondations. Les moines peuvent se déplacer (en particulier à Timphu) et lors de ma visite en octobre, les grandes cours et les bâtiments semblaient désertés.

Tourisme (Eh oui, au Bhoutan, on ne "voyage" pas...) 

Depuis 1974 le Bhoutan a fait le choix de s'ouvrir à un tourisme organisé et "haut de gamme". Le visa n'est délivré que par l'intermédiaire d'une agence de voyage enregistrée au Bhoutan, avec un minimum de dépenses de 200USD (basse saison) à 250USD par jour (de mars à mai et de septembre à novembre). Ajoutez 30USD par jour et par personne si votre groupe compte moins de 5 personnes ou 40USD par jour si vous voyagez seul. Ajoutez encore quelques dollars si vous choisissez des hôtels de luxe (mais ceux du "package classique" sont déjà très confortables). Vous serez en permanence accompagné par un guide (sauf dans les villes ou gros villages), bien qu'il soit plus présent pour votre confort que pour vous surveiller.

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Druk Air
© Michel Racine
Un vol (entrée ou sortie) devra obligatoirement s'effectuer par la compagnie nationale, la Druk Air. C'est de toute façon la seule compagnie aérienne qui dessert le pays.

Tous les dzong ne sont pas ouverts aux touristes et lorsqu'ils le sont, certaines salles restent inaccessibles. La photographie est interdite à l'intérieur des bâtiments des monastères (mais pas dans les cours).
Transports
L'entrée ou la sortie routière la plus pratiquée est à Phuentsholing (nommée Jaigaon côté indien), à 170km (mais 6h) de Siliguri, au Bengale. Samdrup Jongkhar est une autre possibilité, intéressante si vous traversez le Bhoutan: Guwahati, en Assam n'est qu'à 130km de Samdrup Jongkhar.

La Druk Air (www.drukair.com.bt/) relie Paro aux grandes villes indiennes ainsi qu'à Bangkok, Singapour, Dhaka et Kathmandu. Atterrissages et décolages de Paro se font à vue; en période de mousson les retards sont fréquents (compte tenu de l'intensité des pluies dans cette partie de l'Himalaya, la période de mousson est de toute façon à éviter). Pour le moment Paro est l'unique aéroport du Bhoutan, bien que d'autres pistes soient projetées ou en construction.
Argent
Les DAB ne sont pas utilisables. La Roupie indienne est communément acceptée. La vente de tabac est illégale.

Références 

(1) En 2008, année dont datent les photographies présentées ici, et d'après la presse bhoutanaise, 3300 touristes ont assisté au tsechu de Thimpu et 2500 à celui de Paro: cela fait réfléchir. Cette page vous aidera à trouver les bons lieux aux bonnes dates.

Bibliographie

() Le site officiel pour le tourisme.