Dossiers photographiques
- La flore;
- Les ports;
- Les habitants;
La plupart des ports de l'ile sont minuscules et utilisés seulement par des barques de pêche (hord bord). Hangga Piko est le moins petit, mais l'accès reste très délicat compte tenu de la houle et de l'existence quasi permanente de gros rouleaux dans l'étroit chenal. Les cargots débarquent leurs marchandises avec des barges.
La production agricole locale est très réduite; quelques habitants viennent la vendre le matin sur l'arrière de leur pick-up.
Les moai sont évidemment déclinés sous toutes leurs tailles et toutes leurs formes depuis le simple moulage en plâtre jusqu'à des versions plus conséquentes, mais l'ile est loin d'en avoir l'exclusité, de nombreux artistes souvent autoproclamés puisant dans ce filon touristique.
L'ile est visitée par une vingtaine de paquebots de croisière par an (du moins avant l'épidémie de Coronavirus) ce qui introduit un stress important sur les sites archéologiques.
Il n'existe pas de traitement des eaux usées et les ressources en eau sont limitées.
La situation écologique est délicate, les plantes introduites par l'Homme étant plus nombreuses que la flore endémique et le fait qu'il est devenu extrêmement difficile de rétablir un couvert végétal en utilisant uniquement les espèces originelles. Toutes les espèces endémiques d'oiseaux ont disparu. Le surpaturage par des bovins et chevaux en semi-liberté est toujours présent; les incendies, accidentels ou par (brûlis), aussi. La menace des plantes envahissantes est très présente (Meyer, 2008), sans compter l'introduction involontaire d'insectes.
Il est extrêmement important pour tout visiteur de comprendre que l'ile de Pâques telle qu'elle est aujourd'hui reste un milieu extraordinairement fragile dont il convient de préserver l'originalité (y compris l'originalité biologique). Le terme d'écocide reste malheureusement d'actualité plus ici qu'ailleurs.
Pour le moment les seules mesures prises sont dictées par un désir de la communauté Rapa Nui de se réapproprier l'économie de l'ile et un contrôle (?) des flux touristiques (en limitant la possibilité d'installation durable aux parents et enfants d'autochtone - en 2010 40% de la population n'est pas autochtone de l'ile- et en interdisant les séjours de plus d'un mois). La pêche industrielle est aussi interdite depuis 2017 dans une zone de 200 miles autour de l'ile s'ajoutant à la réserve existante autour du Motu Motiro Hiva (ile Sala et Gómez), mais la zone est difficile à contrôler.
L'Eucalyptus, surtout introduit dans le centre de l'ile, est une espèce qui ne fait pas partie de la culture polynésienne, exigente en eau et facilement inflammable. Ces forêts d'Eucalyptus ne sont donc pas la solution.
En 2022, de violents incendies ont occasionné des dégats considérables, y compris aux restes archéologiques, surtout dans la zone du Rano Raraku.
En 2023 un vaste programme de reforestation impliquant la plantation en deux ans de 240 000 arbres (Aito, Purao et Palmiers) est démarré.
L'Aito (Casuarina equisetifolia) fournit le bois de fer a été proposé pour ses capacités à restaurer les sols dégradés. Le Purau (Hibiscus tiliaceus) produit de très belles fleurs et a une multitude d'utilisations en Polynésie (médicinale, construction de pirogue, etc.); il peut être planté une fois les sols restaurés.
En 2023, le Ceibo (Erythrina crista-galli) a été utilisé sur la presqu'ile de Poike dont les sols sont quasi nus et soumis à l'érosion.
Références
Jean-Yves Meyer. 2012. Projet de restauration écologique sur Rapa Nui. recherche.gov.fr.
Jean-Yves Meyer. 2008. Plan d'action stratégique pour lutter contre les plantes introduites envahissantes sur Rapa Nui. recherche.gov.fr.
Impacts of tourism. Easter Island Foundation.
Jean-Yves Meyer. 2008. Plan d'action stratégique pour lutter contre les plantes introduites envahissantes sur Rapa Nui. recherche.gov.fr.
Impacts of tourism. Easter Island Foundation.