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Dossiers photographiques

J'ai adoré ce site; sans doute grâce au fait que la plupart des visiteurs s'hébergent à Puri, l'endroit est resté extrêmement paisible au moins en matinée et en soirée (et à condition d'éviter le festival de danses en novembre); profitez-en et passez au moins une nuit sur place; elle vous permettra d'assister au lever et au coucher du soleil: indispensable pour un temple qui porte ce nom!

Le temple de Surya (temple du Soleil)

Le temple du soleil a été classé en 1984 dans la liste de l'UNESCO du patrimoine mondial de l'humanité. Il ne reste qu'une partie de l'édifice d'origine, mais ces restes sont impressionnants; il s'en dégage même une originalité que le bâtiment complet n'avait peut-être pas.

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Frise sur le mur de la plateforme du
© Michel Racine

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Soleil levant
© Michel Racine
Supporté par 12 essieux et tiré par 7 chevaux, le temple était une représentation du char de Surya, le dieu du Soleil. Tiré vers le couchant, le char représente aussi le passage du temps, en particulier par les figurines présentes sur les rayons des roues. Construit au 13e siècle au bord de la mer sur l'emplacement d'un temple solaire précédent, il est éloigné aujourd'hui de la côte de 4 km.

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Danseuse
© Michel Racine
Les sculptures représentent:

- Surya, le dieu soleil: en chlorite et soigneusement polies (la roche utilisée pour la plupart des autres sculptures et pour la structure du temple est la khondalite, une sorte de gneiss à grain plus grossier), 3 d'entre elles sont placées sur les niches encore visibles à la base du sikhara écroulé, face à l'est, au sud et à l'ouest; d'autres retrouvées dans les ruines sont exposées dans le musée de Konark, dans le musée national de New Delhi et au British Museum;

- d'autres déités et un lingam;

- des apsaras (nymphes célestes des livres védiques) et des êtres ou animaux mythiques;

- des humains, surtout des femmes; engagés dans des activités de la vie quotidienne, dansant ou jouant de la musique; des couples enlacés; les scènes sexuelles et érotiques, présentes avec plus ou moins de discrétion dans bien des temples indiens, sont ici assez fréquentes (moins de 10% quand même, mais Konark n'a rien à envier à Khajuraho);

- des animaux souvent en association symbolique (par exemple le lion sur un éléphant sur un humain);

- des représentations florales ou des motifs abstraits.

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scènes sexuelles et érotiques
© Michel Racine

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Soleil couchant
© Michel Racine
La présence des scènes sexuelles et érotiques n'a pas manqué d'interroger les visiteurs et les experts, d'autant que le contraste avec la société indienne d'aujourd'hui, championne d'un puritanisme étroit, est flagrant. De multiples réponses ont été proposées, mais aucune ne se dégage de manière satisfaisante:

- représentation de scènes de vie parmi d'autres;

- représentation sublimée d'idées abstraites comme la complémentarité; cette explication vaut pour le boudhisme Vajrayana, mais le réalisme et la caractère souvent fascétieux des scènes semble s'y opposer ici;

- pratique tantrique;

- prostitution sacrée (Devadâsî).

Chandrabhaga

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Pêcheur sur la plage de Chandrabhaga
© Michel Racine
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Fille de pêcheur; © Michel Racine

A 4 km du temple, la plage de Chandrabhaga, tranquille et bien plus propre que celle de Puri supporte un village de pêcheurs. Les dizaines de barques alignées sur la plage, l'activité des pêcheurs réparant leurs filets créent des tableaux saisissants dont la beauté plastique n'a d'égale que celle des danseuses représentées sur les murs du temple.