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Dossiers photographiques



Rue d'Aubervilliers ↑ 

En 2015, dans le cadre de l'ouverture de la gare RER Rosa Parks, un événement streetart a été organisé sur les 400m du mur proche des voies ferrées. Des nombreux murals produits lors de Rosa Park fait le mur, ne subsistent que quelques restes, mais vous en consolerez en apprenant que deux des plus belles fresques sont toujours visibles, peintes par des artistes féminines:

Katjastroph a peint deux femmes à l'allure d'inquiétants chamanes (il n'en subsiste qu'une).
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Par Katjastroph, 2015
© Michel Racine
Bastardilla, née à Bogota (Colombie) nous livre ses oiseaux migrateurs apeurés dont les entrailles laissent apercevoir des flots de migrants tandis que des continents imaginaires prennent la forme d'enfants endormis et encerclés de fils barbelés.
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Oiseaux migrateurs, par Bastardilla, 2015, face au 158 rue d'Aubervilliers; © Creative commons by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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Oiseaux migrateurs, par Bastardilla, 2015, face au 158 rue d'Aubervilliers; © Creative commons by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
Née à Bogota en Colombie, Bastardilla est une streetartiste engagée. Les inquiétudes, les désirs, les rêves trouvent une place privilégiée dans ses créations, à travers un imaginaire peuplé de figures et de symboles. Ses murals sont le résultat des rencontres que l'artiste fait durant ses voyages, un moyen de se rapprocher des gens, de se nourrir de leurs histoires et de les traduire en images. Il s'agit d'un art à forte valeur sociale, le produit d'une conscience critique qui se reflète principalement dans le choix de l'anonymat et dans la lutte pour la reconnaissance des femmes dans les différentes sociétés (d'après rosaparksfaitlemur.com).

En face une fresque moins dramatique a été peinte sur le pignon d'un immeuble.
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Par Mioshe, 2016.
© Michel Racine

La fresque représente des femmes et des hommes qui s'entraident pour s'élever ensemble sur une spirale de rochers précieux .
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Par Mioshe, 2016.
© Michel Racine

Montmartre ↑ 

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Rue Véron, par Levalet, 2023; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)

Les street-artistes ne peuvent se désintéresser d'un quartier dont la tradition artistique date du milieu du 19e siècle. Pour autant, les grandes fresques sont rares. Quelques artistes sont intervenus à l'occasion d'expositions, comme celles de la galerie Joël Knafo, rue Véron. Vous trouverez surtout de petites fresques et très souvent des collages.
Nô et Wild Wonder Woman manifestent un intérêt pour le quartier qui s'accorde avec la petite taille de la plupart de leurs installations.
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par Nô; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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par Nô; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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par Nô; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)

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par Wild Wonder Woman; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine)
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par Wild Wonder Woman; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine)

Pour les artistes moins connus, les collages sont surtout l'occasion de se faire connaitre.

En pratique ↑ 

Un itinéraire sur la butte Montmarte: depuis le métro Blanche, prenez la rue Lepic, qui dans sa partie basse, commerçante et animée est emblématique de Paris. Sur la droite, la rue Robert Planquette, en impasse, présente une des rares grandes fresques du quartier, installée en 2018 par Jo Di Bona.
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Mickael Jackson, par Jo Di Bona, 2018; rue Robert Planquette; © Creative commons by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
Toujours sur la droite, et juste au dessus de la précédente, la rue Véron est une des plus riches en installations, sans doute stimulées par la présence de la galerie Joël Knafo. Vous y trouverez peut-être encore des pochoirs de Miss.Tic. En 2016, Philippe Hérard et Levalet ont installé leurs collages sur presque toute la rue et Levalet est intervenu à nouveau en 2023. Collages et pochoirs d'autres artistes sont fréquement renouvelés.
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par Maria Peña Coto; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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par Miss.Tic; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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par Levalet et Philippe Hérard, 2016; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine)


Au carrefour avec la rue Germain Pilon, une autre grande fresque est à ne pas manquer: consacrée par Tito / Mulk à l'épidémie de la Covid-19 elle représente un virus anthropomorphe combatu par une infirmière "super-héroïne" armée d'une seringue géante et d'une arme de destruction massive. Comme à l'accoutumée pour les œuvres de ce duo d'artistes, il existe un deuxième niveau de lecture offrant des détails truculents de l'histoire: vous y repérerez le professeur Tournesol (des bandes dessinées Tintin) enquêtant sur l'origine du virus, un Pangolin, Emmanuel Macron annonçant un lock down, l'inévitable professeur Raoult, et bien d'autres choses. La fresque a du être restaurée à peine un mois après son installation, le mur du pignon la supportant ayant été enfoncé par un camion d'où la présence d'un grand panneau masquant les dégâts.

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"Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort", par Tito / Mulk, 2021; carrefour des rues Véron / Germain Pilon; © Creative commons by NC SA (Attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
La rue André Antoine, qui rejoint la rue des Abbesses par un escalier peut présenter des fresques intéressantes.
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Par Le Cyclop d'après Henri Matisse, "La Blouse roumaine"; © Creative commons by NC SA (Attribution: Michel Racine)

Poursuivez jusqu'à la rue Piemontesi où les potelets sont décorés par Le Cyclop en reproduisant des œuvres classiques d'artistes ayant fréquenté la butte. Tournez à gauche dans la rue Houdon et toujours à gauche rue des Abbesses.
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Entrée "art nouveau" de la station Abbesses, architecte Hector Guimard; © Michel Racine

Place des Abbesses, l'entrée du métro est une des soixantaines conçues par Hector Guimard dans le style art nouveau en 1900. Elle provient en fait de la station "Hôtel de ville" d'où elle a été transférée en 1974. Les rails sont à 30m sous l'entrée, mais si vous en avez le courage, prenez l'un des escaliers plutôt que l'ascenseur: il accueille une fresque de Gérard Dumax réalisée en 2007.

Dans le petit square s'ouvrant sur la place une foule ininterrompue de touristes se presse pour se prendre en selfie devant le mur des "Je t'aime", mosaïque installée en 2000 et reproduisant la sentence en 250 langues.
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Collage, par Marquise, 2023, rue Androuet, Paris 18e; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine)

Prenez à droite le passage des Abbesses juste après la place. Il se termine par un escalier et rejoint la rue des trois frères. Les fresques sont nombreuses. Tournez à gauche puis à droite rue Androuet.

Le collage de Marquise aura peut-être disparu lors de votre visite. Il revisite le mythe du pêché universel le mythe pour inverser les rôles: Eve y refuse le fruit tendu par Adam...

En plus des fresques, vous verrez sans doute des façades de boutiques entièrement peintes (et le portrait d'Amélie Poulain sur la devanture de l"épicerie rappelle que le film a en partie été tourné ici.)

Tournez à gauche rue Berthe, puis prenez la rue d'Orchamps, traversez la rue Lepic pour prendre en face la rue Girardon; tournez à droite rue Novins, qui rejoint la place du Tertre. Vous ne serez plus seul(es), exemple du surtourisme qui affecte certains quartiers parisiens... Devant les escaliers de Montmartre n'oubliez pas que c'est ici qu'Ernest Pigon Ernest a inscrit Paris dans l'histoire de l'art de rue, couvrant toute la hauteur des marches de sérigraphies représentant les morts de La Commune.

Pour la redescente, il est difficile d'éviter totalement les escaliers: les rues Azais et Sainte-Eleuthère vous mènent aux escaliers de la rue Chappe que vous pouvez poursuivre jusqu'à la rue des trois frères; diverses possibilités vous permettent alors de descendre jusqu'au boulevard de Clichy.

Bibliographie

La station Abbesses, "sous la butte". Présentation sur le site de la RATP.