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Dossiers photographiques

Pour Suger les vitraux ornant les baies du chevet sont aussi importants que l'édifice lui-même; les chapelles rayonnantes ouvertes les unes sur les autres créent un mur de lumière colorée quasi continue, une innovation exceptionnelle. On peut dire que les vitraux ne sont pas faits pour le déambulatoire, c'est le déambulatoire qui est fait pour les vitraux. Si vous avez la chance de visiter l'édifice par une matinée ensoleillée, vous ne pourrez qu'être saisi par la la luminosité, accentuée par le badigeon clair recouvrant recouvrant la pierre depuis la dernière rénovation. Pour Suger cette lumière était divine, mais même si vous n'êtes pas croyant, l'effet psychologique est présent comme à l'origine; au Moyen-Age ce spectacle totalement inédit ne pouvait que bouleverser.

Le "bleu de Saint-Denis" (parfois nommé à tord bleu de Chartres -les vitraux de Saint-Denis ont servi de modèle à ceux de Chartres-) est obtenu en introduisant de l'oxyde de cobalt (qui venait de Bohème), du cuivre, du fer et l'antimoine dans le verre. Cela coûte cher même si on ne broie pas des "saphirs" (terme utilisé par Suger pour désigner les verres bleus; au moyen âge on confond lapis-lazuli et saphir); le lapi-lazuli utilisé par les peintres vient lui surtout d'Afghanistan et à l'époque vaut aussi cher que l'or. Et à Chartres, il n'y a que 4 verrières en "bleu de Saint-Denis" sur 176 (l'arbre de Jessé, l'enfance du Christ, la Passion du Christ, et Notre-Dame de la Belle Verrière qui provient de l'ancienne église romane) ! A partir du 13e siècle, on utilisera le plus souvent l'oxyde de manganèse bien plus économique qui donne un bleu violacé, plus sombre.

Dans la Rome antique, il ne venait à personne l'idée de s'habiller en bleu. Même si les vêtements des paysans peuvent être teints par la guède (pastel) ou l'indigo en Asie, ce sont des couleurs qui passent. Hors depuis la nuit des temps, une belle couleur, une couleur aristocratique est une couleur durable. Les trois couleurs de base sont le blanc, le noir et le le rouge; l'or est plus blanc que le blanc et ne doit surtout pas être confondu avec le jaune.

Une révolution se produit en quelques décenies autour de l'an 1220 qui ajoute le bleu aux couleurs précédentes. Le bleu devient la couleur du manteau de Marie, la couleur royale, la couleur du ciel. L'importance donnée au bleu dans les vitraux de Saint-Denis s'inscrit dans une révolution plus globale concernant l'usage et la symbolique des couleurs utilisées en peinture ou pour teindre les vêtements. Saint-Denis n'est sans doute pas à l'origine de la mode pour le bleu, mais lui a apporté une contribution non négligeable.

Le chevet de Suger représente le plus ancien témoignage du vitrail figuratif présenté dans une église; il se décompose en 9 chapelles, sept possédant deux fenêtres et 2 chapelles plus latérales une fenêtre unique un peu plus large; il y a donc place en tout pour 16 verrières.

En 1953 Louis Grodecki liste six verrières constituant le programme iconographique initial (1144) et une septième un peu plus tardive (Grodecki, 1953 repris dans 1995: p.19):
- L'Enfance du Christ (transformée par Viollet le Duc en Vie de la Vierge);
- L'Arbre de Jessé;
- L'Exode (vie de Moïse);
- La présence du nouveau Testament dans l'Ancien (Allégories de Saint-Paul); ne subsistent que 2 panneaux, mais Suger a décrit la totalité de la Verrière (Grodecki p.55)
- deux verrières comparant la Passion du Christ et ses antitypes bibliques (dont le panneau du signe de Tau);
- des grisailles;
- une verrière représentant Le voyage de Charlemagne en Terre Sainte et une autre La Première Croisade; pour Paula Lieber Gerson ces deux verrières pouvaient n'en faire qu'une si elles étaient placées dans une des deux fenêtres les plus larges. Elle propose que ces verrières aient été installées pour la venue du Pape en 1147 et le départ de Louis 7.
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Ascension de Saint-Benoit, musée de Cluny; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

Parmi les panneaux non cités initialement par Grodecki, un martyre de Saint-Vincent, placé dans la crypte par Viollet le Duc, 3 scènes de la vie de Saint-Vincent (Twycross, Musée de Cluny), trois scènes provenant de l'Enfance du Christ. Plus tard Grodecki identifie des fragments d'une vie de Saint-Benoit qui pourraient en fait, comme la vie de Saint-Vincent venir de la crypte (Grodecki, 1995: 120).

Mais Louis Grodecki a aussi envisagé que la totalité des fenêtres du déambulatoire soient équipées de verrières colorées. Une partie auraient été déposées (?) lors de l'élévation du chevet de Suger et de la reconstruction de la nef carolingienne, par Pierre de Montreuil (à partir de 1231).
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Sol; Viollet le Duc ?; © Michel Racine.

On connait peu de chose des autres verrières installées au 13e siècle lors de la construction de la nef, du transept et du choeur gothique, la totalité ayant été détruites à la Révolution pour en récupérer le plomb. Le travail de restauration est mené par François Debret au 19e siècle. La surface de verrières produite sous la direction de Debret est considérable surtout quand on sait que la pratique avait été quasiment perdue au 18e siècle; tout n'est pas enthousiasmant du point de vue artistique mais ces verrières réalisent au moins de superbes effets colorés sur le sol de la basilique.

Les vitraux de la crypte ↑ 

Les verrières de la crypte devaient évidemment être équipées de vitraux, sans doute de moindre importance puisque les reliques étaient placées au centre du déambulatoire, au niveau supérieur. La proposition plaçant les vies de Saint-Benoit, Saint Vincent, etc. dans la crypte est assez séduisante (,).
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M. et J. Juleau, 1982; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
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M. et J. Juleau, 1982; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

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M. et J. Juleau, 1982; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
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M. et J. Juleau, 1982; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

Les vitraux actuellement en place ont étés commandés en 1982 par le ministère de la Culture à M. et J. Juleau. Leur caractère moderne est tout à fait sensible, comme est perceptible la reprise des motifs décoratifs des feuillages de l'Arbre de Jessé.

Les vitraux du déambulatoire ↑ 

Préservés un temps lors de la Révolution et de la profanation des tombeaux des rois (les plombs des vitraux ultérieurs du 13e siècle sont les premiers à être fondus), les verrières du 12e siècle survivent jusqu'à la fin du 18e siècle, mais la basilique, dépourvue de toiture est à l'abandon. Charles Percier réalise en 1794 quelques dessins très partiels des sept verrières présentes (Grodecki, 1995: p.19).

En 1799, Alexandre Lenoir, conscient de leur énorme valeur artistique et historique, entreprend leur déplacement dans un musée des Monuments Français; malheureusement la difficulté du transport et les précautions prises, insuffisantes font qu'une bonne partie des verrières est brisée; d'autres panneaux sont mis de côté et certains sont vendus. Lenoir procède à quelques compléments et restaurations. Subsisteraient alors 34 panneaux d'origine (Grodecki, 1995: p.19).

Les vitraux rescapés regagnent Saint-Denis en 1816. François Debret débute des restaurations en 1846; son choix est de regrouper les panneaux dans un minimum de verrières. Soucieux de relancer l'art du vitrail alors abandonné, il fait exécuter, par la manufacture de Choisy, des médaillons qui complètent les verrières à leur sommet. Ferdinand de Lasterie (in Histoire de la peinture sur verre, 1853) représente deux verrières qui n'utilisent que 12 panneaux.
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Verrière installée par Debret, baie 2 en 1834 (d'après Ferdinand de Lasterie, 1853,domaine public.
a1: Triple couronnement des martyrs (première croisade) actuellement Glencairn Museum; b12: armée guidée par un oiseau (première croisade) actuellement Glencairn Museum; a2: l'arche d'alliance (allégories); b2 le Christ entre église et synagogue (allégories); a3: annonciation (enfance); b3 adoration des Mages (église de la commanderie de la Villedieu, Elancourt réinstallé à Elancourt).
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Verrière installée par Debret, baie 1 en 1834 (d'après Ferdinand de Lasterie, 1853, domaine public.
a1: Moïse sauvé des eaux (Exode); b1: Serpent d'Airain (Exode); a2: signe de Tau (Ezéchiel); b2: buisson ardent (Exode); a3: Passage de la Mer Rouge (Exode); b3: Loi donnée à Moïse (Exode).


C'est assez peu réussi du point de vue esthétique et, plus grave, le sens que prenaient les panneaux dans leur groupement d'origine est perdu. Si Debret manifeste un grand respect pour les éléments anciens, son penchant pour les ajouts décoratifs transparait quand même. Le voisinage des médaillons du 12e avec les médaillons "floraux" du 19e détonne et le fond à croisillons rouge et bleu (cependant inspiré de verrières de Saint-Germain des Près) gène la lecture des éléments figuratifs.

Plus intéressante est la recréation de 4 verrières aux griffons, en utilisant des fragments récupérés des verrières d'origine et surtout des verres copiés. Les bordures intérieure et extérieure sont des créations de Debret. Les panneaux d'origine du 12e siècle des griffons ayant servi de modèle pourraient provenir de l'abbaye et non de la basilique (Baudouin, 2015); cependant Jules Formigé cite Percier qui décrit, avant la dépose par Lenoir, des verrières comportant une colonne unique de griffons superposés encadrés de larges bordures.

Après avoir créé la polémique qui lui permet de remplacer Debret, Viollet le Duc va consciencieusement démonter dès tout ce qu'il peut du travail de son prédécesseur. Pour les vitraux, il conservera quand même les verrières aux griffons dont il simplifie les bordures intérieures.

Viollet le Duc est beaucoup plus ambitieux que Debret (ou plus aventureux). Comme pour ses restaurations architecturales, à défaut de restituer l'état initial lorsqu'il est largement inconnu, son but est de composer des "verrières idéales". Le résultat est assez esthétique, mais il n'hésite pas à "détruire" des panneaux du 12e siècle pour arriver à ses fins (par exemple quand il dédouble un panneau de l'arbre de Jessé ou quand il change la couleur des fonds). Avec l'aide des verriers Henri et Alfred Gérente il va faire plus que compléter l'existant. Dans l'opération, des vitraux originaux qui avaient échappé aux manipulations précédentes sont brisés et vendus.

C'est pourquoi aujourd'hui, on trouve des fragments des vitraux de Saint-Denis dans différents musées, dans des églises anglaises et dans bien des pays du monde (sans doute plus hors Saint-Denis qu'à Saint-Denis).

Dans l'état du déambulatoire laissé par Viollet le Duc, 17 panneaux du 12e siècle (plus ou moins restaurés) subsistent et sont répartis dans 5 fenêtres, sans compter les 4 verrières aux griffons. Le mauvais état des vitraux encore en place et les risques liés à la pollution conduisent à leur dépôt total en 1997 et à leur stockage à Champs sur Marne. Une remise en état s'est terminée en 2023 (manquent encore deux verrières modernes 8 et 10 qui doivent équiper la chapelle V). Les originaux du 12e siècle ont étés remplacés dans la basilique par des copies fidèles d'habiles verriers et sont mis en attente pour une possible présentation muséographique dont le lieu reste à définir. Les autres panneaux sont ceux de Viollet Le Duc; malheureusement, est-ce par manque de certitudes, ou pour éviter une nouvelle polémique (1), la disposition des panneaux remis en place conserve les choix de Viollet le Duc, même quand on sait que l'ordre est erroné et même quand on disposait d'originaux retrouvés dans des musées français de nature à se rapprocher de l'iconographie d'origine. Pour compenser, les verrières 8 et 10 sont annoncées accueillir des créations.

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Plan du déambulatoire (d'après Grodecki, 1995: p.)

Nord
I chapelle de la Vierge
1 L'Enfance du Christ; trois panneaux sont au moins en partie du 12e siècle, les autres sont des créations de Viollet le Duc.
II chapelle Saint-Pérégrin
3 Les Allégories de Saint-Paul; panneaux 1 et 5: 12e siècle, 2, 3 et 4: Viollet le Duc
5 L'Exode (vie de Moïse); médaillons centraux: 12e siècle; demi-médaillons latéraux: Viollet le Duc
IV chapelle Saint-Maurice
7 L’Enfance du Christ (Viollet le Duc)
9 La Légende de saint Maurice et de la Légion thébaine Création de Viollet le Duc (1857)
VI chapelle Sainte Osmane
11 et 13 Les Verrières aux griffons Création de Debret (1835) sur un modèle du 12e siècle, modifié par Viollet le Duc
VIII chapelle Saint-Firmin
15 panneaux colorés:13e siècle, provenant de Saint-Germain des Près, installé par Formigé (1956).

Sud
2 L'Arbre de Jessé; la structure globale des panneaux centraux b2 à b6 est du 12e siècle, même si d'assez nombreux verres ont étés remplacés par Viollet le Duc
III chapelle Saint-Cucuphas
4 Les Visions d’Ezéchiel; panneau 3, le signe de Tau: 12e siècle; panneaux 1, 2, 4, 5: créations de Viollet le Duc
6 L’Apocalypse création de Viollet le Duc
8 et 10 devraient présenter des créations nouvelles (2023); dans leur état précédent ces deux verrières rassemblaient des éléments d'origine inconnue pour l'une, des éléments décoratifs du 19e siècle pour l'autre.
VII chapelle Saint-Hilaire
12 et 14 Les Verrières aux griffons; création de François Debret, d'après un modèle du 12e siècle, modifié par Viollet le Duc

Les quelques redécouvertes de panneaux supposés perdus, l'étude des écrits et quelques dessins disponibles font de la reconstitution de la dispostion d'origine des verrières, une enquête policière dans laquelle tous les spécialistes des vitraux du moyen-âge se sont lancés (en particulier pour les deux verrières centrales: L'Enfance du Christ et l'Arbre de Jessé). Les indications historiques données sur cette page ont pour référence principale Mouton 2012, qui réfère lui-même à Grodecki 1995 et Baudouin-Louw 2015.

L'enfance du Christ (détails) ↑ 

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La Fuite en Egypte; panneau 7a de l'Enfance, Glencairn museum, Pennsylvanie (Etats-Unis). Source: Glencairn museum, Google Art Project.

Présente dans la chapelle axiale avec l'Arbre de Jessé, cette verrière a servi de source pour des représentations proches dans nombre d'églises. Les panneaux 1b (pour quelques visages), 1c, 2b sont pour partie du 12e siècle, reposés par Debret en baie 2 (1833), puis déplacés par Viollet le Duc; tous les autres panneaux sont des créations de Viollet le Duc et Alfred Gérente (1854).

Les Allégories de Saint-Paul ↑ 

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Le Christ entre église et synagogue, 1144; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
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L'Arche d'Alliance, 1144; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

L'Exode (vie de Moïse) (détails) ↑ 

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Le Serpent d'Airain; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

Tous les médaillons centraux sont du 12e siècle, mais beaucoup de verres ont étés remplacés, en particulier les visages; les demi-médaillons latéraux sont des créations de Viollet le Duc. les visages de droite et ceux d'extrême gauche du c6 sont du 12e siècle.

L'Arbre de Jessé (détails) ↑ 

Cette verrière a été fortement remaniée, mais l'arbre (branches et feuillages) est d'origine et il est possible de reconstituer l'état initial d'une bonne partie de la verrière. Cette innovation a contribué à populariser un thème iconographique largement repris dans d'autres églises (en premier lieu à Chartres) et dans la littérature religieuse.

Panneaux du 12e siècle: b3 sauf la figure du roi (restaurée par Lenoir ?), b4 (Viollet le Duc a déplacé certains de feuillages en b2), b5 (sauf le visage de Marie, création de Viollet le Duc, qui remplace celui d'un roi), b6, mais le panneau a été coupé en deux parties et le fond le fond bleu changé en fond rouge (Viollet le Duc ?). Les médaillons latéraux a2 à a5 sont du 12e siècle, sauf pour les verres rouges du fond mis en place par Viollet le Duc mais on a retrouvé ailleurs qu'à Saint-Denis des représentations des prophètes.

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Verrière de l'arbre de Jessé, panneau 4b; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
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Verrière de l'arbre de Jessé; un roi (panneau originellement en 2b visible au Musée des Beaux art de Lyon); crédit: musée des Beaux Arts

Grodecki a longtemps considéré le panneau du musée de Lyon comme une création de Lenoir. On considère aujourd'hui que ce panneau était absent des 6 panneaux présentés par Lenoir, qu'il est presque entièrement du 12e et que le visage est admirable (Baudouin, 2015); il était initialement en b2. Lenoir aurait fait réaliser un 5e roi pour remplacer Jessé. Debret aurait placé 4 panneaux originaux dans une verrière et 4 panneaux modernes (manufacture de Choisy) dans une autre et Viollet le Duc a dédoublé un des rois (Grodecky, 1952 p.60).

Panneaux c1 à c5: prophète Balam et prophète Nathan installés à Wilton (Angleterre); une tête isolée de prophète se trouve au musée Ariana de Genève (Cothren 1993).

Les visions d'Ezéchiel (détails) ↑ 

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Le Signe de Tau, copie moderne; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

Un seul panneau, le 3e, représentant le signe de Tau est du 12e siècle.

Les verrières aux griffons ↑ 

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Verrière aux griffons (détail); © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
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Verrière installée par Debret en 1842; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).


On doit ces verrières à François Debret. Le motif des griffons est une copie conforme de verres anciens (quelques panneaux, comportant des verres anciens sont conservés à Champs sur Marne et Debret a aussi réutilisé des verres anciens dans sa recréation). Viollet le Duc a suppimé une partie des bordures un peu trop voyantes crées par Debret.

Les verrières d'Eugène Viollet le Duc et Alfred Gérente ↑ 

(description à venir)

Les roses du transept ↑ 

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Rose Nord: Arbre de Jessé; © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale)
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Rose Sud: Dieu bénissant, entouré des 12 signes du zodiaque et des 24 travaux des champs réalisés au cours de l'année; © CC by NCSA (attribution: Michel Racine)

Lest deux roses, nord et sud, créations de Debret et installées en 1842 sont d'incontestables réussites.

Les verrières hautes et le triforium ↑ 

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La nef et le triforium.

Le triforium, dont les fenêtres donnent sur l'extérieur (encore une inovation dyonisienne qui rend l'édifice plus lumineux) comprend de petites verrières présentant les portraits de rois et de reines dans un encadrement losangique, qui rappelle un peu les verrières aux griffons, mais plus agressives en ce qui concerne les couleurs.

Les verrières hautes sont en grande partie figuratives et historiques mais comprennent aussi des éléments décoratifs. La disposition de l'ensemble est un peu hasardeuse. Les verrières historiées sont souvent intéressantes par leur récit, mais l'harmonisation des couleurs est inexistante, surtout en ce qui concerne les éléments décoratifs abstraits.

Les lumières colorées apparaissant sur un des piliers résultent d'une installation temporaire de 2024: "Crescendo" de Stephen Dean.
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Louis Philippe accompagné de la reine Marie-Amélie, de la duchesse et du duc d'Orléans à sa droite visitent la basilique royale en 1837. © Creative Commons by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).
En complément des verrières restituant l'histoire ancienne de la basilique, François Debret installe aussi des verrières célébrant les rois de son époque telle celle représentant la visite de Louis-Philippe (installation dans le transept sud vers 1840).
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Le martyr de Saint-Denis, création de François Debret; © CC by NCSA (attribution: Michel Racine, pas d'utilisation commerciale).

Difficiles à observer en raison de leur positionnement en hauteur, une application pour smartphone a été crée pour populariser l'ensemble des verrières installées par Debret.

Bibliographie

 ↑ Jacques Moulin (dir.), Isabelle Baudouin-Louw. 2015. Basilique de Saint-Denis. Recomposition des vitraux du déambulatoire. Diagnostic. Annexe 1: inventaire des vitraux anciens Laboratoire de Recherche des monuments historiques.
Un texte qui ne clôt probablement pas le débat mais représente l'analyse la plus complète à ce jour du devenir des vitraux de Suger

 ↑ Benjamin Mouton. 2012. Basilique Saint-Denis : restauration des vitraux du déambulatoire: étude péalable. T1 Synthèse. Ministère de la culture.

 ↑ Louis Grodecki. 1995. Etudes sur les vitraux de Suger à Saint-Denis (12e siècle). Université de Paris-Sorbonne; catalogue.

 ↑ Louis Grodecki. 1952. Fragments de vitraux provenant de Saint-Denis. Bulletin Monumental, tome 110, n°1, année 1952. pp. 51- 62; doi : https://doi.org/10.3406/bulmo.1952.3709

 ↑ Paula Lieber-Gerson. 1986. Abbot Suger and Saint-Denis. Metropolitan Museum of Art, New York.

Sumner McKnight Crosby. 1981. The Royal Abbey of Saint-Denis in the time of Abot Suger, 1122-1151. Metropolitan Museum of Art, New York.

Jane Hayward and Walter Cahn. 1982. Radiance and Reflexion. Metropolitan Museum of Art, New York.

Mary B. Shepard and Cynthia Clark, eds., with Jane Hayward. 2003. English and French Medieval Stained Glass. Metropolitan Museum of Art, New York.

 ↑ Ferdinand de Lasterie. 1853. Histoire de la peinture sur verre. Gallica.

Les vitraux du déambulatoire de la basilique Saint-Denis vont à nouveau resplendir. Ministère de la Culture.

 ↑ Cothren. 1988. Jesse Tree Window. Images of Medieval Art and Architecture. University of Pittsburgh's Digital Research Library.

Quatre articles sur les vitraux de Saint-Denis. Le blog de Jean-Yves Cordier

 ↑ Michel Pastoureau. 1988. Du bleu et du noir: éthiques et pratiques de la couleur à la fin du Moyen Age. Médiévales Année 1988 14 pp.9-21. www.persee.fr/doc/medi_0751-2708_1988_num_7_14_1097

 ↑ 2015. Le vitrail; bibliographie sélective. bnf.