Dossiers photographiques
- Partie est du Cours Berriat;
- Rue Augereau / rue de Turennes, vues: horizontales, verticales;
- Rue des Bergers: horizontales;
- Rue Génissieu, vues: horizontales, verticales;
- Rue du Phalanstère, vues: horizontales, verticales;
- Rue Dijon et place Jacqueline Marval, chemin Jésus, vues: horizontales, verticales;
- Rue du Phalanstère, vues: horizontales, verticales.
Les ruelles de ce quartier présentent de nombreuses fresques. La densité maximum est cependant atteinte rue Génissieu, où se trouve le local de l'association / galerie d'art Spacejunk, organisatrice de la Street Art Fest. Les autres rues à ne pas manquer sont, parallèles à la précédente, la rue du Phalanstère, la rue des Bergers, la rue Humbert II. L'ensemble est d'une richesse exceptionnelle. Certaines fresques ont été remplacées par d'autres, mais quoi qu'il en soit il y a énormément à dire sur ces fresques, pourquoi elles sont là, à quoi elles font référence et comment les interpréter.
Il existe peu de fresques dans la partie est du cours Berriat (à l'est de l'Estacade); celle d'Ekis et Boye est face à l'entrée de la rue du Phalanstère.

Accusée d'avoir organisé une prise d'otages dans un tribunal en 1970, Angela Davis est inculpée pour meurtre, kidnapping et conspiration, puis finalement acquittée. Dans les années 1980, elle a été deux fois candidate à la vice-présidence des États-Unis pour le Parti communiste américain. Elle a été nommée (rétrospectivement) "femme de l'année 1971" par le magazine Times en 2020.
«Je n'accepte plus les choses que je ne peux pas changer. Je change les choses que je ne peux pas accepter»; cette phrase attribuée à Angela Davis serait apparue dans un dessin de presse de 1978.

Goin est un artiste emblématique de la Street Art Fest et quelques pochoirs sont présents dans cette rue réalisés pour la plupart comme accompagnement de l'exposition Anarchically yours par la galerie Spacejunk


I Spray for You est un pochoir de 2010 et Goin a ses références puisque les mains sont reprises d'Albrecht Dürer.
Goin ne prie pas Dieu, mais prie celles et ceux qui passent devant ses réalisations de réfléchir. Rien n'est peint gratuitement.



En 2016 EZK Streetart participe à l'exposition L'Art engagé de la galerie Spacejunk et a placé deux pochoirs (dont un disparu) dans une petite cour, quasiment face à la galerie. La dénonciation des perversités de notre société par cet artiste est d'autant plus forte que ses œuvres sont rares.
En 2015 et 2016, C215 a transporté ses pochoirs à Grenoble. Comme souvent, ses portraits sont de petite taille et placés dans des endroits discrets; les découvrir est un véritable jeu de piste. La plupart s'inscrivent néanmoins sur les murs de la rue Génissieu.

Le pochoir d'Amy Winehouse est réalisé d'après une photographie disponible sur l'Internet, mais je ne suis pas sûr de son auteur (cliquez sur l'image pour voir cette photographie).

Malala Yousafzai, pakistanaise, s'est fait connaitre du monde en dénonçant, alors agée de 11 ans (une forte influence paternelle) les talibans qui obscurcissent l'éducation; 4 ans plus tard, elle échappe miraculeusement à la mort après un attentat où elle reçoit une balle en pleine tête; elle devient alors une icône de la cause des femmes; deux ans plus tard, à l'âge de 17 ans, elle reçoit le prix nobel de la paix.
Un chat, sujet favori de C215 se trouve rue des Bergers.
Dans la ruelle discrète nommée chemin Jésus se trouvait un pochoir représentant Jean-François Champollion, aujourd'hui recouvert par une fresque plus imposante.


Jean-François Champollion est un des citoyens célèbres de la ville. Né à Figeac d'une famille de colporteurs isérois, il vient étudier à Grenoble à l'âge de 11 ans où il se passionne pour l'étude des langues anciennes tout en supportant mal la discipline militaire du lycée impérial (aujourd'hui lycée Stendhal, car contrairement à ce que l'on pourrait penser spontanément, Jean-François Champollion est un ancien élève du lycée Stendhal et non du lycée Champollion...); à 17 ans il "monte" à Paris pour étudier les langues orientales, puis revient deux ans plus tard à Grenoble comme professeur.
Il est universellement connu pour avoir percé le mystère des hiéroglyphes égyptiens.


Cette huile sur toile de Nicolas Poussin représente trois bergers et une femme considérant l'inscription en latin lisible sur un tombeau: "Et in Arcadia ego". C'est un thème classique qui apparait dans Virgile: l'Arcadie représente un pays idyllique et la tombe, la mort (nulle part, on ne peut échapper à la mort).
Dans le détournement de Kouka, l'inscription devient "Hic et nunc" (Ici et maintenant).

Au 10 de la rue des Bergers, Srek, Greg & Will ont peint une magnifique Marianne appelant à l'insurrection, article 35 de la déclaration des droits de l'Homme de 1793 à l'appui. Il est malheureusement très difficile de la photographier dans son entier lorsque la grille du jardin est fermée.
"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs (When the government violates the rights of the people, insurrection is for the people and for each portion of the people the most sacred of rights and the most indispensable of duties)".
Déclaration des droits de l'Homme de 1793, article 35 (Declaration of the Rights of Man and Citizen from the Constitution of Year 1 - 1793). L'écriture de ce texte suit d'un an la Commune de Paris.
↑ Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793, Declaration of the Rights of the Man and of the Citizen of 1793. Wikipedia.

Place Jacqueline Marval et dans la rue Paul Dijon voisine, la quasi totalité des rideaux de boutiques et de garages sont revêtus de fresques variées, mais où les animaux prennent une place significative.


Koons Me (ci-dessous) est un mural complexe; le thème central est l'accouplement de deux chiens: l'œuvre monumentale "Ballon Dog" de Jeff Koons monte le chien dessiné par Keith Haring, à interpréter comme un rapport entre deux formes d'art... Plus précisément entre l'art revendiqué par EZK (représenté par Haring) et l'art qu'il déteste (Koons). La page dédiée à EZK va un peu plus loin dans l'analyse.

Deux panneaux placés sur le mur de la pharmacie Championnet défendent un art engagé. Goin et Falco s'y sont succédés (Cliquez sur l'image).
Le pochoir de Goin était une copie de celui installé sur un mur de l'hôpital universitaire de La Tronche.

«Porté par un végétal qui s'extrait du chaos, l'immense personnage blanc est composé à la fois des symboles des arts et de la nature (streetartfest.org)».
Et le livreur de pizzas à vélo présent à droite nous rappelle les inégalités d'une société qui court à sa perte.
La voiture individuelle va-t-elle sombrer dans la ville ?