20160221_c14

Dossiers photographiques

Si Annecy possède une certaine variété d'édifices témoins de toutes les époques, les constructions se sont en grande partie faites par cercles successifs sans grande planification urbaine, à l'exception notable du quartier de Novel. Seul ce quartier, emblématique de l'expansion urbaine des trentes glorieuses, et le centre historique autrefois enfermé dans des remparts montrent une cohérence architecturale.

Le premier cercle extérieur présente des bâtiments publics (préfecture, haras, lycées) ou de belles villas qui évoquent un tourisme naissant. Lors de leur construction, ces bâtiments étaient dispersés au milieu des champs.

Les espaces libres se sont construits au 20e siècle; un développement qui se poursuit aujourd'hui et quand l'espace vient à manquer, les jolies villas de villégiature disparaissent, englouties par la spéculation immobilière.
20180713_c052
Annecy en l'an 2000, imaginé en 1968 par un écolier; Crédit Musée-Palais de l'Ile, Annecy; © CC by NC SA (Attribution: Michel Racine)

L'histoire architecturale d'Annecy est une formidable éducation au relativisme; entre l'idée qu'on se faisait des bâtiments lors de leur construction (ou de leur construction projetée) et leur perception quelques dizaines d'années ou quelques siècles plus tard, il y a souvent un abime.

Les monuments les plus anciens et non des moindres (le palais de l'ile, le château, les maisons à arcades de la vieille ville) ont quasiment tous failli disparaitre à un moment ou à un autre, non par hasard ou par accident, mais parce qu'ils n'étaient plus dans l'air du temps.

Entre sa fonction de résidence princière et aujourd'hui celle de musée, le palais de l'ile a été prison, puis asile de vieillard et sa destruction envisagée à la fin du 19e siècle; il est classé monument historique en 1900.

C'est un peu la même chose pour le château. Edifice militaire à l'origine, il remplace le palais de l'ile comme demeure princière, mais il régresse au 17e siècle en simple caserne (ce qui est mieux que de servir de carrière de pierre et lui assure un entretien minimal, malgré la démolition du chemin de ronde et de certains bâtiments). Le système défensif protégeant l'entrée a malheureusement disparu. Le chateau est abandonné par l'armée en 1947. La ville autorise son occupation par des sans-abri jusqu'à un incendie en 1952. 40 ans de travaux seront nécessaires pour le transformer complètement en musée.

Les rues à arcades, bâtiments de pierre construits au 16e et 17e siècles à la place des maisons de bois périodiquement la proie d'incendie sont elles même un peu plus tard la cible des rénovateurs. Dès le 18e siècle, l'architecte Charles Gallo préconise l'alignement des façades et la destruction des arcades. En 1863, la municipalité ordonne la démolition des arcades des rues Filaterie, Notre Dame, Grenette, Perrière et Sainte-Claire pour aligner les façades. Heureusement cette décision sera très peu appliquée.

Dans le détail, Annecy a vu apparaitre la première maison des jeunes de France, un ensemble construit (1963-1974) par André Wogensky et Louis Miquel dans la continuité des idées de Le Corbusier.

12e au 15e siècle

Le Palais de l'Ile est le bâtiment le plus emblématique de cette période.
20180109_c28_2
Le palais de l'ile; © Michel Racine

La partie la plus ancienne est contruite au 12e siècle comme maison forte. Le bâtiment est transformé en demeure princière de la maison de Savoie au début du 15e siècle, puis devient au 16e siècle le siège d'institutions genevoises: prison, palais de justice, conseil et chambre des comptes. Le bâtiment perd progressivement toutes ses fonctions, la dernière étant celle de prison lors de la révolution française. A la fin du 19e les lieux deviennent asile de vieillards. Le romancier André Theuriet et l'architecte Charles Suisse le sauvent de la démolition et permettent son classement comme monument hitorique en 1900.

La façade triangulaire sud, la plus photographiée, abritait une chapelle. Avec le quai des vieilles Prisons et le quai de l'ile, l'ensemble forme un paysage urbain iconique de la ville d'Annecy.
Palais de l'Ile (Annecy). Sur Archi-wiki.org.

Tout aussi emblématique de cette période est le château.
20171203_c01
Le château, façade nord de la cour intérieure: logis Nemours (16e), vieux logis (13e), logis neuf (16e), logis Perrière (15e); © Michel Racine
La ville est longtemps restée enfermée dans ses remparts. Une première enceinte comprenant les portes d'Ysernon (actuellement renommée porte Sainte-Claire), Perrière et Notre-Dame a été agrandie au nord-est au 14e siècle avec la création des portes du Pâquier et de Bœuf (aujourd'hui disparues); ces remparts sont alors bordés par des douves (le canal du Vassé).
20180109_c05
Porte Notre Dame
© Michel Racine
fortifications_d_annecy
Les remparts d'Annecy; public domain

Vers le 15e siècle le faubourg Sainte-Claire est intégré à l'enceinte et une nouvelle porte de l'Ysernon est crée (nommée aujourd'hui porte du Saint-Sépulcre). Des incendies détruisent une grande partie de la ville en 1412 puis en 1448.

16e siècle

En 1563, un canal allant du Thiou au Vassé est creusé, coupant le pré Lombard (ainsi nommé car possession de banquiers lombards) en deux; une ile est délimitée où on isole les contagieux lors des épidémies de peste. C'est le début de la construction des bâtiments en pierre à arcades.

17e siècle

20160924_c15
Hôtel de Sales
© Michel Racine

L'ordre de la visitation est fondé en 1610 dans la maison de la galerie (demeure de plaisance acquise par François de Sales et Jeanne de Chantal rue de la providence). Rapidement devenu trop petit ce bâtiment est abandonné et un nouveau monastère est fondé en 1636 place aux bois. L'église liée à l'époque au monastère est actuellement nommée église Saint François. Jeanne de Chantal meurt en 1641.

L'hôtel de Sales est construit entre 1688 et 1690. Résidence de prestige, il accueille au 18e siècle les princes de la maison de Savoie lors de leurs séjours (Confisqué comme bien national en 1792, le bâtiment devient le siège de l'administration du département puis un tribunal correctionnel. Après 1815, l'édifice accueille le siège de la première Banque de Savoie).
Au-dessus des arcades, quatre bustes illustrent les quatre saisons, thème très apprécié au 17e siècle: le printemps est reconnaissable avec sa couronne de fleurs ; l'été avec sa chevelure d'épis de blé; l'automne avec ses rameaux de vignes et de grappes de raisin et l'hiver sous les traits d'un vieillard trapu habillé chaudement.

18e siècle

Au début de ce siècle, la moitié de la ville appartient toujours à des ordres religieux. La Révolution, avec l'entrée des troupes françaises en Savoie en 1792, va bouleverser cette situation entraînant le départ de toute une population de nobles et de religieux. On assiste à une reconversion spectaculaire des couvents en usines. Comme d'autres les religieuses de la visitation sont chassées de leur monastère. En 1794, Thomas-Dominique Ruphy dessine une voirie large et rectiligne dans les grands axes de circulation, épargnant du même coup le quartier historique.

19e siècle

Les remparts sont abattus, les portes du Pâquier et de Bœuf sont démolies (1822, 1825), la rue Royale, longtemps appelée rue Neuve, et l'avenue de Chambéry sont crées (respectivement en 1823 et 1824), puis des quais aménagés le long du Thiou en 1854.
grand_hotel_d_angleterre

Grand Hôtel d'Angleterre; auteur inconnu


Dans la rue Royale Fabien Gruffaz ouvre en 1852 l'hôtel d'Angleterre, le premier hôtel de prestige d'Annecy. Les curistes d'Aix-les-Bains et les voyageurs en route vers les Alpes y font halte. En 1869, la direction de cet hôtel finance l'ouverture des Gorges du Fier et le chalet du Semnoz.
plm_gorges du fier
Affiche PLM, les gorges du Fier; auteur inconnu

Le chemin de fer arrive en 1866 peu après le rattachement de la Savoie à la France. La ville est dotée de nombreux équipements, construits sur des terrains d'expansion de la ville: un casino théâtre rénové (1863), un hôpital aux Marquisats (1864), une préfecture avec une gendarmerie et une maison d'arrêts (l'ensemble en 1865), un nouveau haras (1888).

L'ordre des visantines est rétabli en 1805 par Napoléon, et des religieuses souhaitent se rétablir dans leur ville d'origine. En 1822, l'évèque d'Annecy ne parvenant pas à racheter les bâtiments de premier monastère de la visitation fait construire un nouveau monastère (achevé en 1824) le long de la toute nouvelle rue Royale et en pleine campagne.

Mais le bâtiment est construit trop vite et se révèle fragile tandis le site se retrouve vite au centre de la ville en face de la nouvelle gare du chemin de fer. A partir de 1835, les bâtiments du premier monastère de la visation sont restitués à un usage religieux et occupés par les soeurs de Saint-Joseph. La façade de la chapelle est reconstruite après 1860 par l'architecte lyonnais Léon Charvet, architecte de la Préfecture de Haute-Savoie.
20181212_c10
L'hôtel de ville, sous les illuminations de fin d'année, Annecy
© Michel Racine

Le clos Lombard, devenu un temps bien national à la révolution puis revendu est racheté par la commune et relié à la terre ferme (le canal creusé en 1563 est recomblé); le nouvel hôtel de ville est construit (1847-1855) sur cette plate forme.
20171205_c21
Les jardins de l'Europe en 1864; domaine public, crédit: musées d'Annecy
20171205_c21
Les jardins de l'Europe
© Michel Racine

Un premier jardin est aménagé (Le Rond point, 1858) puis transformé en jardin des plantes d'inspiration anglaise en 1863 où il compte 432 espèces d'arbres différentes.

La superficie bâtie double entre 1850 et 1900 (Mazard, 2005). La rue Vaugelas recouvre une partie du canal de Vassé qui bordait les anciennes fortifications (1885).

20180506_c36
25 rue Filaterie, Annecy
© Michel Racine

Habitation construite en 1893-1894 pour loger des familles ouvrières. La décoration de la façade est particulièrement soignée.

20e siècle

Le deuxième monastère de la visitation qui se situait rue Royale est reconstruit (troisième monastère) sur des terrains situés au dessus du château (la translation des reliques de Saint-François de Sales et de Jeanne de Chantal donne lieu à une procession grandiose en 1911 et l'ancien monastère est détruit et remplacé par l'actuel quartier de la poste). La basilique de la Visitation, voisine du monastère et achevée un peu plus tard (1930) se dresse sur les contreforts du Semnoz et est visible de toute la ville. L'architecture est imposante, mais seul le carillon qui comprend une cloche de 4 tonnes est classé monument historique.

Le tourisme se développe avec la construction de l'Impérial Palace (1913) qui remplace la jolie Villa Ruphy. L'architecture de l'Impérial s'inspire du château français du 17e siècle. La plage municipale voisine, agrémentée de plongeoirs est inaugurée en 1935. Mais l'hôtel sert d'hôpital pendant la seconde guerre mondiale, puis ferme en 1965 alors qu'il est devenu possession de la municipalité. la dégradation du bâtiment s'accélère après un incendie en 1981 et il faudra attendre 1990 pour sa rénovation en hôtel de luxe.

Au début du 20e siècle la construction d'autres hôtels accompagne celle de l'Impérial, et plusieurs navires à vapeur sont lancés sur le lac (ont Le France, en 1909). Les projets d'aménagement du Pâquier (construction d'un casino) et d'alignements urbains dans la vieille ville du début de siècle seront par chance abandonnés.

Les années 1950 ont été marquées par un accroissement considérable de la population. Annecy comptait environ 27 000 habitants en 1946, 33 000 en 1954 et 55 000 en 1968, un doublement en vingt ans pour une ville qui n'avait rien de "nouvelle". Cette époque est marquée par des projets architecturaux qui seraient irréalisables aujourd'hui et ont déjà suscité, en leur temps un début d'opposition (cf Front de lac). La préservation des bords du lac est aujourd'hui devenue un objectif soutenu par une partie importante de la population, ce qui suscite des débats très vifs avec certains des décideurs.

L'un des architectes qui a le plus travaillé sur Annecy est Maurine Novarina. Il intervient comme coordonateur en traçant les plans de masse du front de lac (avenue d'Albigny) et de la ZUP de Novel, mais aussi comme concepteur de nombreux bâtiments.
10 rue André Theuriet
20180713_c049
,
© Michel Racine

Cette villa du début du 20e siècle montre une inspiration complexe issue à la fois de l'art nouveau (les encadrements des fenêtres) et régionale (le balcon du dernier étage, la tour un peu cachée sur la gauche). L'emploi du béton est général, mais camouflé.
13 rue André Theuriet (Le Clos)
20180713_c052
10 rue André Theuriet,
© Michel Racine

La première réalisation à Annecy de Claude Fay date de 1953. C'est un immeuble très innovant par le plan relativement libre des appartements; les balcons évoquent le style "paquebot".

Aujourd'hui, l'immeuble, perpendiculaire à la rue pour bénéficier au maximum de la vue du lac et de l'ensoleillement, se dissimule dans la végétation.
15 rue de la préfecture (La Résidence)
Immeuble construit par Paul Jacquet et achevé en 1954, donc en même temps que le précédent; il possède en commun avec lui des formes arrondies; mais il en est l'antithèse et s'apparente plus aux années trentes par ses formes massives et la volonté de prestige. L'étagement des terrasses prolonge les séjours vers le paysage du lac.
Avenue du Parmelan
carrefour-1961-20180624_s04
Le premier magasin Carrefour de France, avenue du Parmelan
Crédit Archives municipales
20180713_c061
Etat actuel, sous l'enseigne Casino
© Michel Racine
L'un des premiers supermarchés de France ouvre à Annecy en 1960, fondé par Marcel Fournier et Louis Defforey. Le nom de la société vient en partie du fait que le magasin est à un carrefour de rues...
Immeuble La Forclaz
20180713_c031
boulevard du Lycée, par Robert Cottard, 1965; © Michel Racine

20160221_c14
Construit en 1965 par Robert Cottard, l'immeuble La Forclaz, est représentatif du mouvement moderne. Des pilotis élèvent le bâtiment au dessus du sol.

Les halls d'accès en pierre et en verre sont particulièrement soignés et s'ornent d'œuvres d'art.
20150920_c09
boulevard du Lycée. Terre cuite de Robert Charlier; © Michel Racine
20150920_c09
Par Robert Cottard, 1965; © Michel Racine

Le front de lac
En 1950, l'avenue d'Albigny ne comptait que quelques villas et de magnifiques Platanes.
avenue_d_albigny_archives_municipales
Projet René Gagès, 1950; © Michel Racine
Maurice Novarina est chargé d'établir un plan de masse. Il s'agit de marquer la bordure du lac par une architecture emblématique visible de loin. Quatre tours / barres de 12 étages sont prévues, reliées à leur base par une ligne continue d'édifices plus bas enjambant les rues perpendiculaires et se prolongeant sur la presqu'ile d'Albigny. Mais déjà de tels projets soulèvent des oppositions.
20160221_c14
Les tours de l'avenue d'Albigny, Maurice Novarina
© Michel Racine

20190317_c02
Les tours de l'avenue d'Albigny, Maurice Novarina
© Michel Racine

Georges Grandchamp au sein de la "Ligue urbaine et rurale", lance une pétition qui recueille plus de 2 000 signataires. Pétition qui réussi à tempérer l'ardeur immobilière, malheureusement sans l'anéantir complètement: seules trois tours sont construites: Le Panoramic (1955) d'Albert Janin, Le Carignan ou Président (1959) de Paul-Louis Coulin, les Marmottes (1964), suffisamment en retrait pour ne pas avoir à abattre les platanes, et la presqu'ile est "préservée" (L'Essor Savoyard, 2010).

Chacun appréciera l'évolution du front de lac qui d'un Pâquier (paturage) sauvage se transforme en incongruïté architecturale.
Les Marquisats
20170916_c67
Les Marquisats
20190728_c06
Résidence étudiante, Les Marquisats
© Michel Racine

20160221_c14
Beaucoup plus réussie est la construction (entre 1963 et 1974) d'un ensemble d'équipements collectifs (MJC, centre de séjour, restaurant, théatre, gymnase) de l'autre côté du port sur un terrain arboré de 12 ha nommé le Clos Laeuffer. Les architectes sont André Wogensky et Louis Miquel. L'ensemble est parfaitement intégré sur ce côteau en pente et les arbres centenaires du Clos Laeuffer sont en grande partie conservés. Wogensky a longtemps travaillé avec Le Corbusier et applique ici quasiment tous les principes de son style. L'intérieur est largement décloisonné et une grande rampe permet de passer d'un niveau à l'autre en remplaçant des escaliers. L'intérieur a malheureusement été dégradé en 1993, lorsqu'une école d'art remplace le théatre et que de nombreuses cloisons sont ajoutées (une restauration partielle a été réalisée dans les années 2010 pour restituer la majesté initiale des lieux). Cet ensemble est le plus beau témoignage d'architecture moderne visible à Annecy.
Novel

20160221_c14
Novel vient de "Nouvelle Parcelle", nom donné à cette zone sur le cadastre Sarde de 1730. Teppes signifie "terre laissée en friche". Les noms de lieux sont donc bien antérieurs à la création de cette ZUP. La procédure des Zones à urbaniser en priorité est mise en place par la loi en 1960 pour organiser la construction de logements et d'équipements collectifs nécessités par l'exode rural. La ZUP de Novel représente la deuxième application en France de cette procédure. Elle permet au quartier de Novel de voir le jour sur des terrains en grande partie agricoles (Novel sud et Novel nord) et en remplacement du camp militaire des Glières (Novel centre). Les principaux architectes sont Maurice Novarina, Jacques Lévy et Claude Fay.
20180713_c024
Immeuble collectif pré-ZUP, 1958, Novel sud, par Maurice Novarina © Michel Racine
20180618_c18
Immeuble collectif pré-ZUP, 1958, Novel sud, par Maurice Novarina © Michel Racine
20180713_c023
Le Colisée est le nom de ces garages groupés en cercle, 1958, Novel sud, par Maurice Novarina © Michel Racine

Novel sud est construit entre 1961 et 1969. Les principes de l'urbanisme moderne sont appliqués: les façades sur rue sont discontinues; des cheminements propres à chaque ilot sont aménagés permettant la communication entre bâtiments et équipements collectifs.
La construction de Novel nord (souvent appelé aujourd'hui quartier des Teppes) s'enchaine de 1965 à 1972. Une grande place est laissée à des allées piétonnières et aux espaces verts sur les espaces dégagés par le choix de bâtiments souvent imposants.
20180713_c018
par Jacques Lévy.
© Michel Racine

20180713_c019
Novel centre par Jacques Lévy.
© Michel Racine

Novel centre est plus tardif (1971-1980) car il a fallu attendre le transfert de la caserne militaire à Cran-Gevrier. Comme précédemment, la contruction mèle des tours à des immeubles bas plus horizontaux. Les décrochements des balcons rompent la verticalité des tours dont certaines atteignent 17 étages. Des passerelles les associent deux par deux.
20180618_c35
par Jacques Lévy.
© Michel Racine

Mais cette fois les bâtiments et les cheminements piétoniers sont placés sur une dalle qui recouvre les parkings et toute circulation des véhicules. La continuité des bâtiments bas recrée une rue (Louis Armand), unique et sinueuse, agrémentée d'espaces verts et d'une fontaine; cette continuité différencie une façade publique donnant sur la rue et une façade privée donnant sur des espaces verts ou jardins. Le niveau bas s'ouvrant sur cette rue est réservé à de nombreux commerces (dont la viabilité est perturbée aujourd'hui par le développement des centres commerciaux périphériques).
Palais de justice
20170216_c19
par Maurice Novarina
© Michel Racine

20160221_c14
Le palais de justice (1978) du à l'architecte Maurice Novarina.


20170216_c28
Le palais de justice (1978) du à l'architecte Maurice Novarina.
© Michel Racine
20180102_c15
par Maurice Novarina
© Michel Racine


Ce à quoi nous avons échappé

Au début du 20e siècle, Saturnin Favre, avait obtenu une concession pour construire sur le Pâquier un casino, un hôtel de 200 chambres, une ligne de tramway et... un champ de course. Il était alors soutenu par la municipalité, la chambre de commerce, le syndicat d'initiative et le conseil général. Heureusement (pour nous) il est mort prématurément en 1907 et le projet abandonné.

Tout n'était pas négatif dans le projet et plus de cent ans plus tard la contruction de lignes de tramways reste un objectif difficile à réaliser.

Le projet de front de lac de Maurice Novarina, dans les années 50 a déjà été évoqué plus haut

Références

 ↑ 2013. Tirez la Chevillette, la porte forme et symbolique. Livret de l'exposition, Musées d'Annecy.
Sylvie Mazard & Pierre Vallet. 2005. Itinéraires d'architecture. Agglomération d'Annecy. XXe siècle. Editions Comp'Act; CAUE de la Haute Savoie.

L'Essor Savoyard du 28 janvier 2010.

les plus hauts immeubles d'Annecy (la liste est limitée au centre ville et oublie les immeubles du quartier de Novel, sans compter les communes périphériques désormais fusionnées avec Annecy).

Bibliographie


CAUE Haute Savoie.
2010. La Haute Savoie en construction, 1860, 2060. Exposition.

. Maurice Novarina, un architecte dans son siècle. Journal de l'exposition (pdf).
2017. Intervenir sur l'architecture du XXe siècle. Dossier pédagogique. Union régionale des CAUE Auvergne-Rhône-Alpes.
Les monuments classés (Wikipédia).
Les monuments historiques classés et ceux du label XXe siècle (Actuacity).
Theatrum sabaudiae vol.3. Sur le site des archives de la Haute-Savoie.