Un pays hors du temps et hors du monde: une économie endormie depuis l'avènement de la dictature militaire en 1962. Des importations réservées à une caste de privilégiés (essentiellement des militaires); les navires naviguent à la voile, nombreux sont les véhicules à traction animale.
Les voies ferrées, à écartement métrique ont été construites pendant la colonisation anglaise. Pendant la mousson les trains progressent lentement dans des paysages souvent inondés.
Les monuments sont uniques: des pagodes, toujours des pagodes et encore des pagodes, mais d'une diversité stupéfiante.
La Birmanie des années 80 est écologique; ici tout se recycle, non par choix, mais par nécessité.
Le pays n'a rien, malgré d'immenses richesses naturelles, l'or les rubis, les plus grandes forêts de teck de l'Asie, une production de riz considérable quasiment sans engrais ni pesticides.
Le pays donne tout, l'accueil, le respect du prochain, l'entraide, l'honnêteté.
C'est le monde d'avant, d'avant la révolution industrielle, d'avant la course à la croissance, d'avant le consumérisme. Mais ce pourrait être le monde d'après, celui du 22e siècle, si nous savons ouvrir les yeux et retrouver les plaisirs simples et authentiques. Jamais pays ne m'a autant fasciné, peut-être parce qu'il révèle alors l'image du bonheur.